mercredi 5 mars 2008

Un nouveau courrier des lecteurs

Vers une nanolangue ?

Un M. de Nagy-Bocsa, sans doute encore un de ces pseudonymes collectifs derrière lesquels se cachent des lobbies de hauts fonctionnaires désoeuvrés (pauvres Caton, Cicéron, Strabon, Érathostène, Érasme, Montaigne, D’Alembert, Attali… mes amis ! Que ne vous a-t-on fait dire pour passer chez Ardisson !), suggère une source d’économie inédite qui permettrait d’améliorer la productivité nationale. Intention louable qui mérite un examen attentif, ce que nous nous proposons de faire.
L’idée est simple – encore fallait-il y penser. Constatant la propension bien française à débattre sans fin de tout et de rien, et par conséquent un usage immodéré de notre langue, M. de Nagy-Bocsa proposent (le pluriel est volontaire) une nouvelle réforme de l’orthographe consistant à supprimer la fin des mots, comme le font les personnes qui ne prennent pas la peine d’articuler correctement.
Un exemple : « Travail plus pour gag plus », auquel on répondra un « Minc alors ! » du plus bel effet, n’en déplaise à la Société des lecteurs du Monde.
Autre exemple de raccourci, toujours selon M. de Nagy-Bocsa : « Casse-toi pauv’ con ! » pour « Cassation toi-même, pauvre Conseil constitutionnel ! »
L’idée n’est pas bête, quoiqu’elle risque de porter parfois à confusion. Que dira-t-on d’un « Le président de la République a le droit de faire grâce » (art. 17 de la Constitution) devenu « Le présid’ a le droit de faire gras » ?
Il y a des limites à tout, M. de Nagy-Bocsa, pour ne pas dire M. de Na-Bo.

Jean d’O, de l’Académie.

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