lundi 24 novembre 2008

Espagnolades

Un songe en hiver

A l’approche de l’hiver, je voudrais être un de ces petits singes égarés, cherchant la chaleur et la lumière de l’Ibère. Le froid rapproche de la terre, éternelle, qui ne ment jamais et jamais ne change, éternelle, à vous glacer l’âme. Le souffle chaud de la vie est ailleurs, loin des pingouins, des pignoufs et de leur banquise. Il met le cap vers la mère de la terre, les océans, les iles. Tout juste sous les étoiles du cancer, voûte repeinte de mille feux, sans artifice. Le poisson y devient volant et les rêves d’un bleu aveuglant. Des fleuves lontains y mêlent des courants jaunes et iroises. Et le réveil sonne… Que ce soit la corrida ou la paëlla, rien de ce qui est Ibère n'est simple. Pas même les songes…

Gabriel Fouquet

samedi 22 novembre 2008

Fraude électorale

Bienvenue chez les ch'tis truqueurs du PS








Deux fédérations putschistes et staliniennes du PS (le Nord de la Dame des 35 h et des 42 voix d'"avance..." et la Seine-Maritime de Laurent Fabius, néo gauchiste bien connu des milieux des antiquaires payant l'ISF) ont volé la victoire de Ségolène.





Si ce quarteron de vieux socialistes avinés chantant l'internationale en buvant de mauvaises bières sur des toiles cirées à carreaux rouge refuse de rendre les armes, il conviendra de faire donner la troupe, de procéder à l'arrestation des félons, de dissoudre le PS redevenu SFIO et de créer un parti démocrate présidé à vie par Ségolène Royal.





Comme au bon vieux temps de Mitterrand, il est urgent de donner à la gauche le leader de droite qu'elle mérite. La gauche est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux seuls gens de gauche, surtout lorsqu'ils sont du Nord et chantent faux "Mon p'tit Quinquin" devant une photo jaunie de Pierre Mauroy, que les plus anciens confondent avec l'inoubliable Marcel Amont, oncle du ridicule Benoit Hamon, qui est à Besancenot ce que sont les oeufs de lump sont au caviar.


Bonjour chez vous !





Marcel Botafoin

mardi 11 novembre 2008

Da Volfoni Code

Révélation : C'est le Nantais Leonard de Volfoni qui a découvert l'Amérique
!!!

Première partie


En cette fin d'après-midi d'octobre 1492, la Santa-Maria roule dans les
Alizés, les voiles ornées de la croix des Templiers.
En haut de la mâture, le marin de vigie brise la douce torpeur tropicale
d'un cri libérateur : "Tierra !"
Sur le pont, Cristobal Colon, pas plus surpris que ça, marmonne dans sa
barbe naissante : "Es curioso entre los marineros esta necesidad de hacer
frases".
Cette absence d'enthousiasme en étonna plus d'un à bord de la Santa Maria,
après tant de semaines de doute, de calmes, de sarcasmes, de mer des
sargasses et d'espoirs déçus.
L'attitude pour le moins étrange de Cristobal Colon trahissait en fait
l'énorme supercherie que les livres scolaires perpétuent encore et toujours
! Le navigateur connaissait parfaitement la route maritime menant au nouveau
monde. Il détenait les cartes du voyage du nanto-génois Leonard de Volfoni
(Michalon par sa mère), véritable et premier marin à avoir traversé
l'Atlantique 20 ans plus tôt.
Ces cartes, Cristobal Colon les a obtenues dans l'Ile madérienne de Porto
Santo, après un mariage astucieux et peu scupuleux avec la fille du
gouverneur.
Les documents marins, jalousement gardés par les membres portugais de
L'Ordre du Christ, résurgence des Templiers, ont été transmis à Cristobal
Colon par un certain Mico Loco, sémillant aventurier sévillan.
Proches des Volfoni-Michalon, la famille Loco, devenue Bolo, s'est ensuite
établie à Nantes. On ne peut d'ailleurs qu'être intrigués, et le mot est
faible, par les liens qui unissent les descendants Bolo et les sociétés les
plus secrètes de Porto Santo. Sous couvert d'organisation d'une course
transatlantique, les Bolo multiplient les voyages à Porto Santo, gardant
jalousement (à la demande des plus hautes instances du Vatican et, dit-on, de l'Opus
Dei) les secrets du navigateur nantais Leonard de Volfoni.
Mais l'heure est venue de révéler à la face du monde la vérité sur la
découverte des Amériques. Accrochez-vous bien, le Da vinci code à côté,
c'est de la petite bière !!!
A cette époque, l'Europe sort à peine de l'obscurantisme médiéval. Depuis
1307, l'heure n'est plus aux lumières, mais plutôt à la pénombre qui a suivi
les feux et les bûchers allumés par Philippe Le Bel.
Inspiré par les prélâts, le souverain français a détruit dans un déluge de
fer et de sang l'ordre des Templiers. Il faut dire que ces derniers
commençaient à déconner sévère ! Depuis qu'ils s'étaient auto-proclamés
gardiens du Temple de Jerusalem, défenseurs du tombeau de Jésus et de la foi
catholique, ils ont fini par régner en maîtres sur le vieux continent. On
avait eu beau chasser les marchands du Temple, les Templiers ont bel et bien
fini par exercer pendant plusieurs siècles un pouvoir absolu en matière
financière, politique et intellectuelle. Des sortes de "croisés" de traders
boursiers et de francs maçons de l'époque ! Les rois, les princes et les
bourgeois mirent en dépôt leurs fortunes et monnaies sonnantes et
trébuchantes bien à l'abri dans les châteaux templiers. Saint-Louis ira même
jusqu'à leur confier le Trésor royal ! Bref, ils avaient Bercy, TF1 et
Gallimard ! Un tel monopole finit par provoquer la sainte ire de Philippe Le
Bel, dont l'agacement fut à son comble lorsque Raoul de Volfoni, templier
célèbre, opposa à ses légitimes et royales questions le secret des buts
poursuivis par l'ordre du Temple. "Cher ami, vous commencez à me les briser
menues avec vos cachotteries. Mais moi, les dingues, je les soigne. Aux
quatre coins de Paris et d'Albi qu'on va vous retrouver, éparpillés par
petits bouts, façon puzzle !" La souveraine colère impressionna Raoul de
Volfoni, au point qu'il prit refuge dans une péniche, près du canal
Saint-Martin, dans un quai de basse fosse.
Bien lui en prit. Philippe Le Bel organisa sitôt dit la Saint-Barthélémy des
croisés du Temple. Un carnage, une longue nuit de sang et de brouillard.
"Sire, vous n'y allez pas de main morte", lui fit remarquer Monseigneur
Fernand Naudin, Prélât de Montauban. "Menfin, mon Père, ce sont des
hérétiques, idôlâtres et sodomites !", lui rétorqua Philippe le Bel. "Ah, si
c'est pour une oeuvre" finit par admettre le prélât...
Un siècle plus tard, Raoul de Volfoni, petit fils du patriarche Raoul,
s'enfuit vers l'Ouest, se souvenant du célèbre dicton publié à la plume
d'oie dans l'almanach du marin armoricain : "Quand tu sais pas, tu fais de
l'Ouest".
Arrivé Quai de la Fosse à Nantes, il tomba sous le charme de
Gisèle Michalon, serveuse de cervoise la nuit dans un minable estaminet du
port. De leur brève union naquit le jeune Léonard de Volfoni, futur marin de
légende et premier navigateur à fouler le sable des iles "indiennes" des
caraibes. On lui doit d'ailleurs cette déclaration restée célèbre : "Un
petit pas pour Volfoni, un grand pas pour l'humanité".
Adolescent, le jeune Leonard de Volfoni-Michalon observe la forme de sa ville.
"Nantes me semble être une ville où il ne risque pas de m'arriver grand
chose", soupire-t-il. La nuit suivante, un étrange cauchemar le réveilla dès
potron minet, le visage en sueur. "J'ai vu un éléphant promener des enfants
en pleurs en face du Quai de la Fosse !!! Il y avait des grands immeubles
noirs partout, avec des barreaux géants, et un hangar plein de bananes ".
Gisèle Michalon, sa veille mère, le rassura. "Songe, mensonge, mon enfant.
Une telle horreur n'arrivera jamais à Nantes".
Leonard de Volfoni vit dans ces peurs nocturnes un signe du destin, un appel
du large. Il s'embarqua pour le Portugal, où les descendants des Templiers
avaient trouvé refuge et créé l'Ordre du Christ. Il naviguera même jusqu'à
l'île de Malte, où il devint chevalier des mains de Mico Loco, un sémillan aventurier sévillan, farouche opposant de l'inquisition catholique à Séville ou
Codoba, où les trois religions monothéistes vivaient dans l'oppulence et une
belle intelligence.
L'Andalousie, de Malaga à Cadiz, ses nuits chaudes, ses tapas vont finir de
sceller une profonde amitié entre Mico Loco et Leonard de Volfoni. Leux deux
"compadres" ont même survécu à une terrible tempête au passage de Gibraltar,
ce rocher faisant face au continent Africain. La destinée du rocher
maudit, autrefois peuplé de singes, reste marquée par le malheur, les
Anglais ayant décidé d'y élire domicile à côté des pauvres primates. "Et
Merde au Roi d'Angleterre" chantait d'ailleurs bizarrement Mico Loco, dont
les envolées lyriques et prémonitoires laissaient le jeune nantais Leonard
de Volfoni plus admiratif de jour en jour.
Impressionné par les talents de capitaine du navigateur nantais et las des
délires inquisitoires d'Isabelle la Catholique, Mico Loco présenta son jeune
ami aux marins portugais de l'Ordre du Christ. Dans la chaleur enfumée d'une
taverne de Faro, la bière suit les flots tumultueux des récits du grand
large. Un nom retient l'attention de Volfoni : Brazil ! Un vieux capitaine
barbu, gardant jalousement sa vieille valise en carton, parle fort. "C'est
mon ami de Souza", glisse Mico Loco à l'oreille de Leonard de Volfoni. "Sa
fille fait le ménage chez nous. Elle passe bien le balai mais chante comme
une casserolle. Un calvaire !".
Le capitaine de Souza fixe le jeune nantais dans les yeux. " Tu sembles
intéressé par les secrets de Brazil. C'est là, à deux mois de navigation
dans le soleil couchant, que nous cachons l'or amassé depuis que nous avons
la garde du tombeau de Jerusalem. Nous mettons cap sur les côtes africaines,
les longeons jusqu'à ce que l'air soit moite et lourd, avant de cingler vers
l'Ouest. Et cette nouvelle route nous a permis de découvrir une terra
incognita, où l'on peut sauver nos biens"
"Taratata !!". Aux côté du vieux Souza, son jeune second, Luis Lego, éructe.
Visiblement ému après moultes cervoises, le fringant marin "portugèche" se
lance dans une surprenante tirade, appuyée par son fond d'oeil
bleu-blanc-rouge, que l'on doit vraisemblablement plus attribuer à un abus
de drôleries locales qu'à un témoignage d'amitié et d'attention à son hôte
nantais en adoptant les couleurs de la future bannière tricolore française.
" Tu parles de cingler, mon vieux Souza. Moi je dirais plutôt cinglés. Là
bas, au bout de la mer et en dehors de la géographie, on a rencontré des
gars qui ne croient qu'au soleil. Leur chef, c'est un cas ! D'ailleurs c'est
comme ça qui s'appellent les gars, les incas. Ils ne vivent que pour l'or et
le soleil ! On dirait des vieux anglais venus réchauffer leurs vieux os et
leurs coeurs froids sur nos plages ! Et je parle pas de ces métèques d'Aztèques. De grands malades ! Quand on pousse plus au Sud, c'est
Brazil. Tu parles d'une conquête ! Tu danses avec une belle fille, c'est un
gars. Tu veux bronzer tranquille, t'es emmerdé par des gosses qui tapent
dans une baballe. Quel pays !".

"Ta gueule Lego, t'es bu et tu déconnes, va faire banette, outre à vinho".
Le vieux Lindo de Souza reprend la main et le fil de sa discussion avec le
jeune nantais. "Si tu veux, on t'embarque. On appareille demain, à bord du
"Veni, Velus, Velux", le navire d'un armateur ayant fait fortune dans les
fenêtres. D'un large sourire, Leonard de Volfoni accepte. Mico Loco opine
aussi du chef. Il sera de l'expédition. "Mais attention les amis, motus et
bouche cousue. Officiellement, on part le long des côtes d'Afrique. Parlez
de boubous et de gris-gris, mais y'a pas plus d'incas et de brazil que de
beurre où je pense !"


Antoine Delafoye

(La suite et la fin de cette grande fresque historique et maritime bientôt dans la seconde partie)
Seconde partie





Leonard de Volfoni, de Brazil à la Martinique, pour


s'échouer à Porto Santo

La tête dans les brumes de la cerveza des marins nyctalopes de Faro (lire épisode précédent), Leonard de Volfoni regarde l’étrave du Veni, Velus, Velux plonger dans la longue houle océanique et les forts vents d’Ouest, comme si les éléments étaient aspirés par l’entonnoir du détroit de Gibraltar tout proche.





Son regard quelque peu éteint, voire torve, s’illumine d’un coup : un étrange oiseau vient de s’échouer sur le pont, à un pied de son bras gauche ! « C’est promis, j’arrête de boire », se dit le jeune marin nantais en regardant ce curieux poisson muni de petites ailes, qu’il croit sorti de son imagination avinée.
« Bah mon bonhomme, t’as jamais vu de poissons volants ? ». Le vieux Capitaine de Souza s’amuse de la découverte de Leonard. « Tu verras, lorsqu’on longera les Canaries et les côtes mauresques, il en tombera comme la vérole sur le bas clergé. Moi, je m’en fais un tous les matins avec une bolée de porto »





Le sémillant sévillan Mico Loco prend de grands airs cultes, de ceux qui en ont vu et bourlingué, bref il prend son air con et lâche : « Mollo, Souza, les poissons volants ne forment pas la majorité du genre. Dans les mers, ils pèsent autant que l’esprit de résistance chez la droite orléaniste ou le manque d’ego à gauche. Pour moi, ces exocets représentent l’intelligence et la liberté faites poisson. C’est te dire le nombre de cons qui nous entourent ! ».
« Comprends rien », soupire Léonard de Volfoni. « T’inquiète, Mico a ses vapes de temps à autres, avant l’orage ou le grain », renseigne Souza.









Dans sa quête du légendaire et très secret « Brazil », le bel esquif cingle au suroît vers les côtes africaines, mais surtout vers un orage, noir comme un corbeau vichyste.
A bord, les jours se suivent et se ressemblent : poissons volants en pleine tête, bagarres générales sur le pont, début de scorbut chez les plus vieux, prise d’un bateau pirate le long de la Mauritanie, ponctuée du cérémonial toujours réjouissant de l’arrachage d’orbites oculaires à la petite cuiller, éducation sentimentale du jeune mousse attaché au pied du grand mât, devant le foc, évidemment, bref la croisière s’amuse !!





Le navire du Capitaine de Souza laisse les feux de Lanzarote à tribord, et ceux des pirates mauresques à bâbord. « Remonte au vent, abruti, crie-t-il à l’homme de barre. Sinon on va finir en radeau de la méduse. Ça fait peut-être de beaux tableaux, mais moi j’suis pas trop branché croûte, sauf pour la gagner ».
L’atmosphère se radoucit, les nuages dessinent des moutons blancs, les alizés alizent, bref l’équipage a le cœur nonchalant et désinvolte, quasi grenadine. Les poissons volants pleuvent comme vache qui pisse lorsque l’homme de vigie pousse ce cri célèbre « Terra », qui vous pose un marin comme être de garenne vous pose un lapin.





Armé de sa longue vue et de sa vue basse, le capitaine de Souza annonce à la cantonade : « Messieurs, nous voici à Cabo Verde, la fin des mers portugaises. Officiellement, c’est là que notre voyage prend fin. Mais après l’escale, au lieu de rebrousser chemin vers Faro, nous pousserons vers l’Ouest, cap sur « Brazil ».





« Pas un mot à terre de nos projets », prévient sévèrement Mico Loco. Le premier qui parle aura la gorge tranchée ! ».
Leonard de Volfoni s’aventure un peu plus loin que le premier troquet venu, où s’entasse l’équipage. C’est le fameux bachalao piquante, où les marins, contre une pièce en or, frottent leur panse contre celle des filles, où les calamars fris sentent la morue et où les frères de la côte, quands ils ont bien bu, sortent en rotant, se mouchent dans les étoiles et pissent dans le vent, comme d’autres pleurent sur les femmes infidèles. « ça me dit quelque chose cette histoire de moucher dans les étoiles », se dit Leonard, qu’est loin d’être une « brel » question chansonnette.





A ces charmantes ambiances, Leonard de Volfoni préfère une vraie plongée dans la culture locale. C’est ainsi qu’il fit connaissance d'une très grosse chanteuse connue comme la diva aux pieds nus, qui roucoulait une fort belle mélopée sussurant le « vento do mar ».
Mais déjà l’heure a tourné. La Diva raccompagne son jeune chevalier nantais dans les sentiers noirs et déserts. Un dernier « fa, do » (ça change du « mi, sel »), un ultime baiser chaud et c’est le retour à bord. Le diesel n’était pas encore inventé, mais les ronflements de l’équipage l’imitaient fort bien !





Foin du partage tacite entre espagnols et portugais, qui allaient donner le fameux traité de Tordesillas, le navire met cap à l’Ouest, avec un peu de Sud dedans pour le mythique Brazil. Nous sommes en 1472, soit 20 ans avant la pseudo découverte du nouveau monde par Cristobal Colon.
A la barre, Mico Loco se veut pédagogue : « Nous suivrons l'étoile du matin, cette étoile appelée la Merica depuis l'Egypte antique, nom repris par les communautés spirituelles qui entretenaient le savoir antique comme celle de Qoumrâne, celle des nazôréens de l'église de Jérusalem, celle plus tard des moines soldats templiers ! ».





« Tu nous fais chier Mico avec tes templiers, tempête De Souza. Moi j’y vais pour ramasser de l’or, point barre. De quoi m’acheter la plus belle auberge sur la toute de Faro à Lisbonne et d’y finir paisiblement mes jours entourés de jeunes et accortes serveuses ».





Prenant le jeune nantais de Volfoni à témoin, Mico Loco s'emporte soudain : « Nous sommes au large, prêts à découvrir une terra incognita, et v'la que de Souza vient nous planter son rêve petit bourgeois en plein océan aventureux. De Souza, tu as la mer mesquine. Au fond, tu mérites même pas de naviguer. T’es trop con ! »





Pris d’une colère froide, De Souza ne desserre les dents que pour grogner un ordre on ne peut plus clair: « Loco, toi et ton petit protégé de Volfoni, vous débarquez à Brazil et vous disparaissez au plus profond de l’Orénoque, sinon je decrète la Saint-Barthélémy des marins casse-couilles et donneurs de leçons ».





Aux fers dans la cale, Mico Loco et Leonard de Volfoni écoutent de Souza et ses officiers s’apprêter à rejoindre les indiens, sur l’une des plages de Brazil, que le bateau vient de rallier.
« Bon, on fait comme d’ab’. Un peu de verroterie, des cadeaux bidons, des miroirs et à nous l’or de l’orénoque », rigole De Souza. C’était sans compter sur une certaine lassitude des indiens Arawak et Caribes, unis pour une fois aux sauvages Tupi-Guarani, afin de bouter le touriste portos hors des eaux du brazil. Tous les hommes d’équipage furent ainsi délicatement empalés, avant d’être rôtis à la braise et dégustés avec quelques fruits et légumes locaux.

Les Indiens, peu enclins à la navigation et adeptes du vieux précepte voulant que la terre seule ne ment jamais, ont commis l’erreur de laisser dériver le navire, sans savoir que deux navigateurs y étaient cachés.
Mico Loco et Leonard de Volfoni ont pu fuir, cap au Nord, en longeant les côtes à distance raisonnable. Après des semaines de navigation à scruter les pointes et baies afin d’établir une première cartographie, nos deux navigateurs ont choisi une ile aux fleurs pour enfin débarquer.





Forts aimables, les autochtones les ont accueillis avec un immense sourire et une vraie gentillesse. Une jolie indienne chantonnait, en guise d’accueil, « Au bal masqué, ohé ohé ».
« C’est pas mal, mais ça marchera jamais », glisse Mico Loco à l’oreille de Leonard de Volfoni.
« Bon, c’est un peu le zouk ici, on vous offre un verre », propose Leonard. « Pa ni pwoblem, sa ka maché », lui répond le chef indien dans une langue jusqu’alors inconnue.
« Y me reste un fond de Martini, alors je baptise cette île Martinique, lance jovial Leonard de Volfoni. Et tout le toutim, y’a qu’à l’appeler la Merica, du nom de l’étoile qu’on a suivie ».
« America, America » chantent les indiens. « Pa ni pwoblem, America ».





« Bon, ça c’est fait. Martinique et America », conclue, pragmatique et courtois, Mico Loco.
Après quelques jours passés à fumer de hautes herbes locales et boire du jus fermenté de canne à sucre, Mico Loco et Leonard de Volfoni perdaient tout repère moral et sombraient dans une lente léthargie souriante et placide.
C’est le chef indien qui a sifflé la fin de la récré après que Mico Loco ait cru bon faire une sieste bruyante dans le tipi du chef, avec madame le chef. Le temps d’entendre le sifflement de la machette dans l’air moite des tropiques, voilà nos deux marins à l’eau pour un crawl titanesque vers le bateau.





« Bon, c’est bien joli de découvrir la Martinique et l’Amérique, mais j’ai école en Europe moi « , résume simplement Leonard de Volfoni. Visiblement, le jeune marin nantais ne mesure pas précisément l’importance de leurs découvertes. Tout le charme des grand rêveurs !!





Les vents sont contraires, les grains de plus en plus forts, noirs et inquiétants, jusqu’au grand soir où les vagues déferlaient au niveau des vergues, où le bateau n’était plus qu’un jouet fragile pour éléments déchaînés.
Roulé par des cathédrales d’eau, le navire déchiqueté a fini sa course dans les rouleaux d’une longue plage bordant une ile, belle, sauvage et aride.
Un homme portant beau leur tend une main ferme : c’est Manuel Caldeira, le seigneur de l’ile, Porto Santo. « Entre nous, c’est à la vie à la mort », clame Mico Loco à Caldeira, pendant que la fille du gouverneur ramassait un peu plus loin une boite contenant des cartes.





C’est cette petite fille innocente que le fourbe Cristobal Colon épousera quelques années plus tard, lui volant les fameuses cartes pour aller découvrir des iles et un continent déjà découverts par les nantais Leonard de Volfoni et Mico Loco.
Cette vérité, enfouie dans la nuit et les brumes du temps, est désormais la plus grande richesse de Mico Bolo, lointain descendant de Mico Loco (Oui Bolo, parce que Loco, ça faisait pas sérieux dans les affaires). Quant aux Volfoni, il se sont perdus dans des affaires peu reluisantes à Paris, où ils tenaient des clandés rapportant 36 fois la mise côté emmerdements.





De leur côté, les Bolo continuent à venir très régulièrement à Porto Santo, sous couvert d’organiser la Transquadrabolo. Il y rencontrent toujours les Caldeira, gardant le précieux secret loin, bien loin des livres d’histoires.





Antoine Delafoye



PS : Du retour des Amériques Léonard de Volfoni & Mico Loco se sont arrétés à Ponta Delgada, dans l'ile Sao Miguel aux Açores.
Leur aventure est d’ailleurs célébrée sur la marina








Réclamation officielle de l'ordre secret des chevaliers de Goulphar





OCTAN BULLE :
Cet instrument de navigation, dérivé de l'Astrolabe, fut inventé secrètement par Christophe Colomb en 1492.
Il fut à l'origine de la découverte par Newton en 1550 de l'Octan à réflexion.
En effet, on y trouve deux miroirs :
Le premier pour que le navigateur puisse être bien sûr que c'est lui, et que l'apparence de son visage est bien conforme à l'estime qu'il se porte.
On sait l'importance de l'estime en navigation !
L'autre pour compenser la courbure de la bulle, dans la visée de l'astre considéré.
Cette courbure n'est autre que celle intrapolée de la terre, partant du principe qu'une boule est toujours ronde quelle que soit sa taille.
Ce fut d'ailleurs à l'origine de l'erreur du grand découvreur, erreur qui sera confirmée cinq cents ans plus tard par les "Chevaliers de Goulphar", touchant le phare de Belle Ile au lieu de Pornichet.
On trouve sur l'instrument, le fil a plomb, comme sur l'Astrolabe, propre à repérer sur le secteur gradué, le gisement de l'astre considéré.
Autre erreur également confirmée, la graduation est de 0° à 100° et non de 0° à 90°. En effet 90° est le double de 45°, qui est le 1/8 du cercle. ( 40 000 / 45x8x60 = 1 852 m )
En effet obsédé par sa dernière découverte " l'Oeuf de Christophe Colomb", ce dernier avait remarqué que l'oeuf pour être dur devait cuire à 100° et non à 90°.
Ce qui explique la confusion des "Chevaliers de Goulphar", entre le phare du Four et celui de Belle Ile.
On trouve sur l'instrument, une console sur laquelle est fixée une statue de Santa Maria. Très croyant, il avait, comme chacun sait, appelé son navire "La Santa Maria".
On trouve aussi une bougie, car l'instrument ne servait que la nuit, et il fallait bien l'éclairer. Voilà pourquoi maintenant on dit " Un Noctambule".
On doit d'ailleurs à cette bougie le nom du nouveau continent. En effet, en arrivant en vue de terre, et au cours d'une visée, un mouvement du bateau vint porter le fil à plomb sur la flamme de la bougie.
En argot andalou du 15 ème siècle … les pieds se nomment des "Ricas".
Le plomb libéré par la combustion lente, mais inexorable du fil, tomba sur … les pieds du glorieux navigateur, qui utilisant la vieille expression argotique s'écria :
AIE, MES RICAS !!!!