mardi 11 janvier 2011

Lettre de Judas Iscariote à Éric Besson portant proposition d'adhésion au Comité des Grands Sycophantes. Fils, Du haut de la branche où je continue de jouer les balances, je t'adresse cette courte exorde qui te dira, mieux qu'un éditorial d'Ivan Rioufol, les espérances que nous inspire ton début de parcours dans cette vallée de crasses. Quand je dis "nous", j'englobe tous ceux qui ont rallié, au fil du temps, le Comité que j'ai l'honneur de présider, ce qui est bien la moindre des choses étant donné que je l'ai financé sur mes propres deniers – si l'on peut dire. Fort de sa devise fondatrice (*), de son totem scout (**) et de ses quatre missions évangéliques (***), ce petit club ouvert aux seuls champions de la discipline se réunit annuellement dans la plus grande discrétion pour décerner son Baiser d'Or. Chacun d'entre nous a gravé son nom au palmarès de ce beau challenge, dont le trophée fut moulé sur mes propres lèvres en référence à mon geste fondateur dans le Jardin des Oliviers. Le scrutin s'effectue à bulletins truqués, dans le cadre d'un gueuleton world food où s'illustre notre vocation à manger à tous les râteliers. Brutus, ce rude gaillard, nous rejoue la scène du Sénat ; Iago, mon fier lieutenant, se fend d'une démonstration de zizanie, Ganelon sonne l'hymne sarrasin, les quelques Borgia dont le poison n'est pas encore venu à bout font l'éloge de l'esprit de famille, Challe et Salans jouent à je-te-tiens-tu-me-tiens, tandis que Zeller et Jouhaud s'entraînent à rechanger leur fusil d'épaule. Le petit Jacques Doriot se demande s'il n'est pas temps de réinvestir à gauche, le jeune Philippe Val écoute Europe 1 dès que Jean-Luc Hess a le dos tourné et le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt nous décrit sa paillote sur l'île d'Arros. (La suite à lire dans l'ouvrage à paraitre "Espistolaire de rien" )

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