dimanche 18 novembre 2012

Crise de la presse : les patrons réunis à la péniche






Crise : les patrons de presse réunis dans la Péniche




Face à la crise structurelle et conjoncturelle qui secoue la presse, les patrons de presse ont tenu conclave dans le plus grand secret et dans une péniche. Notre envoyé spécial, Marcel Botafoin, a pu se dissimuler parmi eux. Voici, en exclusivité, ce qu'il a pu entendre...




MONSIEUR FERNAND : Honneur aux dames. Mme Mado Pékuère, je présume ?

MME MADO : Elle même.

MONSIEUR FERNAND : Chère madame, Maître Folace m'a fait part de quelques embarras dans la gestion de vos journaux du syndicat de la PQR (Presse quotidienne régionale), momentanés j'espère. Souhaiteriez vous nous fournir quelques explications ?

MME MADO : Les explications Monsieur Fernand, y'en a deux : Internet et manque de main d'œuvre. Ce n'est pas que la clientèle boude, c'est qu'elle a l'esprit ailleurs. Le lecteur sportif, par exemple, a complètement disparu.

MONSIEUR FERNAND : Le sportif ?

MME MADO : Le client qui vient au kiosque en voisin : bonjour mesdemoiselles, au revoir madame. Au lieu de descendre maintenant après le petit déjeuner, il reste devant sa tablette à cliquer
 sur des sites sportifs, pour voir si par hasard il serait pas un peu l'homme du XXIème siècle. Et l'affectueux du dimanche : disparu aussi. Pourquoi ? Pouvez vous me le dire ?

MONSIEUR FERNAND : Encore l'ordinateur ?

MME MADO : L'I Pad Monsieur Fernand ! L'I Pad !

MONSIEUR FERNAND : Ah, mais dites moi, vous parliez de pénurie de main d'œuvre tout à l'heure...

MME MADO : Alors là Monsieur Fernand, c'est un désastre ! Un bon pigiste de PQR, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces messieurs s'exportent, le mirage numérique nous fait un tort terrible ; et si ça continue, ils iront chez Apple, à la nage.

MONSIEUR FERNAND : Bien je vous remercie madame Mado, on recausera de tout ça ... Qui est ce le mec de PQR.com ?

THEO : Ce doit être de moi dont vous voulez parler !

MONSIEUR FERNAND : Dis moi dans ta branche, ça va pas très fort non plus ! Pourtant du city guide, vrai ou faux, on en consomme encore ?

THEO : Moins qu'avant, la jeunesse française va sur Twitter et les anciens combattants à copains d'avant. Puis surtout il y a Facebook

MONSIEUR FERNAND : Et alors ?

THEO : C'est le drame ça, Facebook ...

A l'écart, Pascal et le garde de corps de Raoul Volfoni discutent ...

BASTIEN : Dis donc je le connais pas celui-là. Il est nouveau ?

PASCAL : C'est le petit dernier I Phone de chez Apple. J'te le conseille pour tchatter à travers la poche, dans le métro ou l'autobus. Mais note hein ? Faut en avoir l'usage, sans ça, au prix actuel, on l'amortit pas.

BASTIEN : Le prix passe La qualité reste, c'est pas le smartphone de tout le monde, ça ! T'as eu ça par qui ?

PASCAL : Par l'oncle Antonio.

BASTIEN : Le frère de Berthe ?

PASCAL : Oui.

Retour dans la salle des Assises nationales de la presse, dans la péniche ... 

THEO : ... Tout ça pour vous faire comprendre, Monsieur Fernand, que PQR.com perd de l'adhérent chaque jour. Le client devient dur à suivre.

MONSIEUR FERNAND : Oh tu sais, c'est un petit peu dans tous les domaines pareil, moi si je te parlais de Notre-Dame-des-Landes.. Ouais enfin !

MME MADO : J’espère qu'il est encore chaud. (le thé)

MONSIEUR FERNAND : Merci.

MONSIEUR FERNAND : Bien, et maintenant à nous, dans votre secteur pas de problème, les journaux du dimanche, ça n'a jamais aussi bien marché.

RAOUL VOLFONI : Que tu dis !

MONSIEUR FERNAND : C'qui vous chagrine, c'est la comptabilité, vous êtes des hommes d'action et je vous aie compris, et je vous ai arrangé votre coup.

RAOUL VOLFONI : T'arrange, t'arrange, et si on était pas d'accord ?

MONSIEUR FERNAND : Tu va voir que c'est pas possible, j'ai adopté le système le plus simple, regardes ! On prend les chiffres de l'année dernière, et on les reporte.

TOMATE : L'année dernière, on a battu des records avec la Présidentielle  !

MONSIEUR FERNAND : Et bien vous les égalerez cette année ! Vous avez l'air en pleine forme là ? Gais, entreprenants, dynamiques ...

RAOUL VOLFONI : Et en plus, tu nous charries, c'est complet.

MONSIEUR FERNAND : Pascal ?

PASCAL : Oui Monsieur Fernand.

MONSIEUR FERNAND : Tu passeras à l'encaissement chez ces messieurs sous huitaine.

RAOUL VOLFONI : C'est ça, et si jamais on paye pas, tu nous bute ?

PASCAL : Monsieur Raoul ...

MONSIEUR FERNAND : Bien, messieurs, il ne me reste plus qu'à vous remercier de votre attention.

RAOUL VOLFONI : Bastien ! Accompagnes ces messieurs !


Propos recueillis par Marcel Botafoin

mercredi 14 mars 2012

Frap nous fait rire avant la fin du monde

Frap nous fait rire avant la fin du monde




Le dessinateur de presse publie un nouveau livre, jouissif et savoureux.

Il cogne du droit mais aussi du gauche



Eric Chalmel, alias Frap, est membre du jury littéraire Lulu la nantaise. Interrogé sur le premier prix accordé à Épistolaire de rien, dont il a assuré les dessins, Frap a balayé l’éventuel conflit d’intérêts d’un trait de plume : « Évidemment que c’est truqué. C’est la moindre des choses pour un prix littéraire, non ? ».

Un tel homme ne peut pas être foncièrement mauvais. Surtout lorsqu’il devient Frap, un dessinateur de presse dont les coups, uppercuts et autres crochets frappent juste et pas seulement fort. L’outrance gratuite, il la laisse aux gougnafiers du crayon, à ceux qui pensent qu’une mauvaise caricature, ornée d’une bulle ordurière et convenue suffit à déclencher les zygomatiques. Frap est un dessinateur de presse. Il est journaliste dans l’âme et le crayon. Ses excès sont fins , ont toujours un sens et décryptent l’actualité.

Dessinateur à Presse-Océan et Télénantes, il publie son best-of dans un élégant ouvrage 2 012 : Enfin la fin du monde, aux Éditions Siloë. Mieux qu’une simple compilation, le livre réserve de très nombreux et pétillants inédits.

Si vous êtes sarkozyste, autant vous le dire tout de suite, il vous fera une bonne dose d’humour pour que le rire franc ne devienne jaune au fil des pages. La mauvaise foi est érigée en vertu cardinale et les crochets du droit ravageurs. Pour autant, Frap a aussi une bonne gauche, mais pas dans le même style puligistique. Non pas que sa gauche soit « molle », pour reprendre un élément de langage des primaires, mais elle est moins directe, plus fine. On passe du bazooka à l’épée flamboyante. Notamment pour moquer les réflexes de cour de certains proches de Jean-Marc Ayrault. Le dessin sur le zèle des « fans » du député-maire de Nantes pour commenter sur facebook et « liker » le possible futur ministre, et peut-être même le premier d’entre-eux, est à ce titre fort savoureux.

Ajoutez à cela des caricatures à peines voilées des ravages de l’intégrisme religieux et vous obtiendrez un livre indispensable pour mourir de rire avant la présidentielle et la fin du monde de nos amis mayas en décembre 2012.



Jean-Marie BIETTE.



2 012 : Enfin la fin du monde, par Frap, aux Éditions Siloë, 112 pages, 13 €

Dédicace : samedi 24 mars à partir de 16 h à la librairie Durance

samedi 3 mars 2012

Presidentielle 2012

 Une campagne de mal en pis


" Je vous demande de vous allaiter "



mercredi 29 février 2012

Collector !

Chers amis combattants de la dépignoufisation







La carrière " papier " d'Epistolaire de rien va bientôt prendre fin. Les deux tirages sont quasiment épuisés, et ce livre va poursuivre sa vie dans le monde numérique. Toutefois, des correspondants zélés nous signalent qu'il reste encore quelques exemplaires dans divers lieux de pensée lumineuse, comme le restaurant l'Atelier d'Alain à Nantes, la Fnac, le bistrot La Perle, Coiffard, Durance, Vent d'Ouest, La Voix au Chapître à Saint-Nazaire, Priceminister, etc.





Attention, le très rigoureux président des Editions du Pilon va bientôt ramasser les copies. Il reste donc peu de jours pour avoir le privilège de posséder un des derniers exemplaires du Prix Lulu la nantaise 2011.





C'est vous qui voyez





bonjour à vot' dame





Me Folace

mardi 14 février 2012

Histoires de marins et de phrases

C'est curieux au Marin ce besoin qu'a le Mexicain de faire des phrases








Il est de retour. Qui il ? Le Mexicain, bien sûr, avec sa fine moustache et ses lunettes dont les montures étaient prises en charge à 30% par la Sécu sous le pompidolisme triomphant. Entouré d'Arnaud R et de Hervé.B, skipper de Lulu la nantaise (encore un indice), le Mexicain fait des phrases avec ses deux compagnons, dont nous tairons le nom, eu égard à la douleur de leurs proches et de leur famille.



" Alors, la route n'a pas été trop toc ?", lui demanda un journaliste corrompu de passage ? "Ce n'était pas trop dur", interrogea un marin en goguette. Avare de mots, le regard planté loin sur l'horizon, le Mexicain a sorti une de ces phrases qui font les beaux jours du ponton au Marin.

" Bah les gars, déconnez pas non plus. On croirait qu'j'reviens du Tibet ! Y'a pas besoin de passe montagne ou de quinine pour traverser l'Atlantique. Un grain le soir, un grain le matin, juste histoire de mouiller le pastaga. Le reste du temps sous pépin et roule ma poule !".



Et Arnaud.R, flanqué du même tee-shirt des Tontons trinqueurs, d'acquiescer, tout comme son compère Hervé.B, qui a flambé une semaine en tête du compensé à la barre de Lulu la nantaise.



Certains esprits faibles prétendent que le Mexicain serait en fait un pilote d'Air Farce, prêt à couper sa moustache pour retrouver l'anonymat. Amis marins du Marin, ne laissons pas faire ce crime. Couper cette moustache et Le Marin sera dépeuplé. Le Mexicain doit rester parmi nous et arborer fièrement sa moustache si finement dessinée au rasoir électrique de la maison Calor



Me Folace