mardi 11 novembre 2008

Da Volfoni Code

Révélation : C'est le Nantais Leonard de Volfoni qui a découvert l'Amérique
!!!

Première partie


En cette fin d'après-midi d'octobre 1492, la Santa-Maria roule dans les
Alizés, les voiles ornées de la croix des Templiers.
En haut de la mâture, le marin de vigie brise la douce torpeur tropicale
d'un cri libérateur : "Tierra !"
Sur le pont, Cristobal Colon, pas plus surpris que ça, marmonne dans sa
barbe naissante : "Es curioso entre los marineros esta necesidad de hacer
frases".
Cette absence d'enthousiasme en étonna plus d'un à bord de la Santa Maria,
après tant de semaines de doute, de calmes, de sarcasmes, de mer des
sargasses et d'espoirs déçus.
L'attitude pour le moins étrange de Cristobal Colon trahissait en fait
l'énorme supercherie que les livres scolaires perpétuent encore et toujours
! Le navigateur connaissait parfaitement la route maritime menant au nouveau
monde. Il détenait les cartes du voyage du nanto-génois Leonard de Volfoni
(Michalon par sa mère), véritable et premier marin à avoir traversé
l'Atlantique 20 ans plus tôt.
Ces cartes, Cristobal Colon les a obtenues dans l'Ile madérienne de Porto
Santo, après un mariage astucieux et peu scupuleux avec la fille du
gouverneur.
Les documents marins, jalousement gardés par les membres portugais de
L'Ordre du Christ, résurgence des Templiers, ont été transmis à Cristobal
Colon par un certain Mico Loco, sémillant aventurier sévillan.
Proches des Volfoni-Michalon, la famille Loco, devenue Bolo, s'est ensuite
établie à Nantes. On ne peut d'ailleurs qu'être intrigués, et le mot est
faible, par les liens qui unissent les descendants Bolo et les sociétés les
plus secrètes de Porto Santo. Sous couvert d'organisation d'une course
transatlantique, les Bolo multiplient les voyages à Porto Santo, gardant
jalousement (à la demande des plus hautes instances du Vatican et, dit-on, de l'Opus
Dei) les secrets du navigateur nantais Leonard de Volfoni.
Mais l'heure est venue de révéler à la face du monde la vérité sur la
découverte des Amériques. Accrochez-vous bien, le Da vinci code à côté,
c'est de la petite bière !!!
A cette époque, l'Europe sort à peine de l'obscurantisme médiéval. Depuis
1307, l'heure n'est plus aux lumières, mais plutôt à la pénombre qui a suivi
les feux et les bûchers allumés par Philippe Le Bel.
Inspiré par les prélâts, le souverain français a détruit dans un déluge de
fer et de sang l'ordre des Templiers. Il faut dire que ces derniers
commençaient à déconner sévère ! Depuis qu'ils s'étaient auto-proclamés
gardiens du Temple de Jerusalem, défenseurs du tombeau de Jésus et de la foi
catholique, ils ont fini par régner en maîtres sur le vieux continent. On
avait eu beau chasser les marchands du Temple, les Templiers ont bel et bien
fini par exercer pendant plusieurs siècles un pouvoir absolu en matière
financière, politique et intellectuelle. Des sortes de "croisés" de traders
boursiers et de francs maçons de l'époque ! Les rois, les princes et les
bourgeois mirent en dépôt leurs fortunes et monnaies sonnantes et
trébuchantes bien à l'abri dans les châteaux templiers. Saint-Louis ira même
jusqu'à leur confier le Trésor royal ! Bref, ils avaient Bercy, TF1 et
Gallimard ! Un tel monopole finit par provoquer la sainte ire de Philippe Le
Bel, dont l'agacement fut à son comble lorsque Raoul de Volfoni, templier
célèbre, opposa à ses légitimes et royales questions le secret des buts
poursuivis par l'ordre du Temple. "Cher ami, vous commencez à me les briser
menues avec vos cachotteries. Mais moi, les dingues, je les soigne. Aux
quatre coins de Paris et d'Albi qu'on va vous retrouver, éparpillés par
petits bouts, façon puzzle !" La souveraine colère impressionna Raoul de
Volfoni, au point qu'il prit refuge dans une péniche, près du canal
Saint-Martin, dans un quai de basse fosse.
Bien lui en prit. Philippe Le Bel organisa sitôt dit la Saint-Barthélémy des
croisés du Temple. Un carnage, une longue nuit de sang et de brouillard.
"Sire, vous n'y allez pas de main morte", lui fit remarquer Monseigneur
Fernand Naudin, Prélât de Montauban. "Menfin, mon Père, ce sont des
hérétiques, idôlâtres et sodomites !", lui rétorqua Philippe le Bel. "Ah, si
c'est pour une oeuvre" finit par admettre le prélât...
Un siècle plus tard, Raoul de Volfoni, petit fils du patriarche Raoul,
s'enfuit vers l'Ouest, se souvenant du célèbre dicton publié à la plume
d'oie dans l'almanach du marin armoricain : "Quand tu sais pas, tu fais de
l'Ouest".
Arrivé Quai de la Fosse à Nantes, il tomba sous le charme de
Gisèle Michalon, serveuse de cervoise la nuit dans un minable estaminet du
port. De leur brève union naquit le jeune Léonard de Volfoni, futur marin de
légende et premier navigateur à fouler le sable des iles "indiennes" des
caraibes. On lui doit d'ailleurs cette déclaration restée célèbre : "Un
petit pas pour Volfoni, un grand pas pour l'humanité".
Adolescent, le jeune Leonard de Volfoni-Michalon observe la forme de sa ville.
"Nantes me semble être une ville où il ne risque pas de m'arriver grand
chose", soupire-t-il. La nuit suivante, un étrange cauchemar le réveilla dès
potron minet, le visage en sueur. "J'ai vu un éléphant promener des enfants
en pleurs en face du Quai de la Fosse !!! Il y avait des grands immeubles
noirs partout, avec des barreaux géants, et un hangar plein de bananes ".
Gisèle Michalon, sa veille mère, le rassura. "Songe, mensonge, mon enfant.
Une telle horreur n'arrivera jamais à Nantes".
Leonard de Volfoni vit dans ces peurs nocturnes un signe du destin, un appel
du large. Il s'embarqua pour le Portugal, où les descendants des Templiers
avaient trouvé refuge et créé l'Ordre du Christ. Il naviguera même jusqu'à
l'île de Malte, où il devint chevalier des mains de Mico Loco, un sémillan aventurier sévillan, farouche opposant de l'inquisition catholique à Séville ou
Codoba, où les trois religions monothéistes vivaient dans l'oppulence et une
belle intelligence.
L'Andalousie, de Malaga à Cadiz, ses nuits chaudes, ses tapas vont finir de
sceller une profonde amitié entre Mico Loco et Leonard de Volfoni. Leux deux
"compadres" ont même survécu à une terrible tempête au passage de Gibraltar,
ce rocher faisant face au continent Africain. La destinée du rocher
maudit, autrefois peuplé de singes, reste marquée par le malheur, les
Anglais ayant décidé d'y élire domicile à côté des pauvres primates. "Et
Merde au Roi d'Angleterre" chantait d'ailleurs bizarrement Mico Loco, dont
les envolées lyriques et prémonitoires laissaient le jeune nantais Leonard
de Volfoni plus admiratif de jour en jour.
Impressionné par les talents de capitaine du navigateur nantais et las des
délires inquisitoires d'Isabelle la Catholique, Mico Loco présenta son jeune
ami aux marins portugais de l'Ordre du Christ. Dans la chaleur enfumée d'une
taverne de Faro, la bière suit les flots tumultueux des récits du grand
large. Un nom retient l'attention de Volfoni : Brazil ! Un vieux capitaine
barbu, gardant jalousement sa vieille valise en carton, parle fort. "C'est
mon ami de Souza", glisse Mico Loco à l'oreille de Leonard de Volfoni. "Sa
fille fait le ménage chez nous. Elle passe bien le balai mais chante comme
une casserolle. Un calvaire !".
Le capitaine de Souza fixe le jeune nantais dans les yeux. " Tu sembles
intéressé par les secrets de Brazil. C'est là, à deux mois de navigation
dans le soleil couchant, que nous cachons l'or amassé depuis que nous avons
la garde du tombeau de Jerusalem. Nous mettons cap sur les côtes africaines,
les longeons jusqu'à ce que l'air soit moite et lourd, avant de cingler vers
l'Ouest. Et cette nouvelle route nous a permis de découvrir une terra
incognita, où l'on peut sauver nos biens"
"Taratata !!". Aux côté du vieux Souza, son jeune second, Luis Lego, éructe.
Visiblement ému après moultes cervoises, le fringant marin "portugèche" se
lance dans une surprenante tirade, appuyée par son fond d'oeil
bleu-blanc-rouge, que l'on doit vraisemblablement plus attribuer à un abus
de drôleries locales qu'à un témoignage d'amitié et d'attention à son hôte
nantais en adoptant les couleurs de la future bannière tricolore française.
" Tu parles de cingler, mon vieux Souza. Moi je dirais plutôt cinglés. Là
bas, au bout de la mer et en dehors de la géographie, on a rencontré des
gars qui ne croient qu'au soleil. Leur chef, c'est un cas ! D'ailleurs c'est
comme ça qui s'appellent les gars, les incas. Ils ne vivent que pour l'or et
le soleil ! On dirait des vieux anglais venus réchauffer leurs vieux os et
leurs coeurs froids sur nos plages ! Et je parle pas de ces métèques d'Aztèques. De grands malades ! Quand on pousse plus au Sud, c'est
Brazil. Tu parles d'une conquête ! Tu danses avec une belle fille, c'est un
gars. Tu veux bronzer tranquille, t'es emmerdé par des gosses qui tapent
dans une baballe. Quel pays !".

"Ta gueule Lego, t'es bu et tu déconnes, va faire banette, outre à vinho".
Le vieux Lindo de Souza reprend la main et le fil de sa discussion avec le
jeune nantais. "Si tu veux, on t'embarque. On appareille demain, à bord du
"Veni, Velus, Velux", le navire d'un armateur ayant fait fortune dans les
fenêtres. D'un large sourire, Leonard de Volfoni accepte. Mico Loco opine
aussi du chef. Il sera de l'expédition. "Mais attention les amis, motus et
bouche cousue. Officiellement, on part le long des côtes d'Afrique. Parlez
de boubous et de gris-gris, mais y'a pas plus d'incas et de brazil que de
beurre où je pense !"


Antoine Delafoye

(La suite et la fin de cette grande fresque historique et maritime bientôt dans la seconde partie)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Enfin,merci monsieur Delafoye d'apporter un éclairage historique incontestable sur la supercherie de Christophe Colomb. J'espère que vous asdsocierez les vikings et les Bretons à la découverte de l'amérique du Nord et de Terre Neuve.

Gilles, de Quimper