jeudi 17 novembre 2011

Je gazouille donc je suis

À quand une journée du tweet ?




Je ne remercierai jamais l’Éternel de m’avoir donné vie à un moment charnière et essentiel de l’évolution des espèces. Rendez-vous compte : les contemporains de Pépin le Bref et Leonardo da Vinci n’ont pas connu le bonheur de twitter ! À leur époque, il était impossible de livrer ses états d’âme ou ses jugements définitifs sur la marche du monde en moins de 140 signes ! La vie valait-elle vraiment le coup d’être vécue ? Pas si sûr…



Il leur fallait sortir dans la rue pour déclamer à leurs contemporains : café bouillu #vie de merde. Ou encore, trop mal aux dents, vé pas bosser #caprice. Pour être honnête, les principales villes de garnison de notre beau et vieux pays de France ne regorgeaient pas de quidams gazouillant seuls de petits morceaux de vie, au risque d’ailleurs de se retrouver déguisés en mannequins pour chemises sans manche de la marque camisole. Y compris de force
Fort heureusement pour notre génération, nous vivons ce progrès en direct live. Chacun peut à loisir nous tweeter ses petits tracas quotidiens ou nous gazouiller que la paix dans le monde serait plus facile à obtenir s’il n’y avait pas de guerre, sans risque d’internement ou mise sous tutelle à la Bettencourt.



Remarquez, il serait amusant de décréter une journée du tweet sans internet. Cela consisterait à obliger chacun à tweeter par oral, dans la rue, au bistrot, au bureau, à la maison, ce qu’il tapote habituellement et nerveusement sur son smartphone.



Le spectacle vaudrait le coup. Il serait parfaitement légitime, tant que l’on n’a pas créé la journée de la journée, le vide sidéral de notre vie sociale peut bien s’enrichir de nouvelles expériences amusantes de 24 heures, consacrées à la gentillesse, à la grenadine, aux poissons rouges morts de soif, aux plantes vertes carnivores souffrant de cholestérol ou encore aux écologistes curieux de savoir si le nucléaire est soluble dans une circonscription de gauche.

 
Or donc chacun passerait cette journée du tweet sans internet à ne parler à personne tout en s’adressant à tout le monde, avec des messages aussi essentiels que #Pujadas est encore plus petit que #Sarko, la 37e saison de Desperate housewives n’est pas très #gay ou, plus politique, pourquoi ne pas donner de l’argent aux pauvres afin qu’ils soient plus riches.



Une telle journée ferait sens, comme on dit en psycho 4e année.



Navrant, non ?



Me Folace


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