Article paru sur le site nantes-actu.info
Un petit recueil réunit 15 lettres, 15 pamphlets drôlatiques adressées à Georges Frêche ou Jean Sarkozy. L'objet, illustré par Frap mais écrit par un auteur anonyme, se vend comme des petits pains.
Il fallait sacrément de l'audace pour se mettre à la place de Napoléon et écrire une lettre aux Bretons. Ou une bonne dose de prétention pour prendre la place de Dieu et rédiger une missive à Darwin. Ou bien être doué d'un sens aigü de la provocation pour faire dialoguer Judas avec Eric Besson. Epistolaire de rien réunit quinze de ces moments de bravoure.
Mais si le livre est illustré par un dessinateur bien connu à Nantes, Frap, l'auteur, lui, se cache. Nantais, il occupe un poste public peu compatible avec le ton de son livre. "J'ai de la famille, des amis, préfère-t-il expliquer. Je ne souhaite pas infliger l'opprobre publique à ces êtres chers."
"Encyclopédiste"
Dans Epistolaire de rien, il débusque les petites mesquineries, tape à droite et à gauche, joue à l'anar, commente parfois l'actualité, s'érige en "vieux con". Le tout truffé de références à l'histoire, sa passion, et à ses maîtres en écriture : Audiard et Desproges. Mais attention, prévient-il, "sous couvert de gaudriole, je mets à dispositon plein d'informations réelles". Toutes les anecdotes relatées sont "exactes", comme l'histoire d'Antoine de Tounens, qui s'est auto-proclamé roi de Patagonie. Et l'auteur de décrire sa démarche comme celle "d'un encyclopédiste du XVIIIe siècle". Bigre.
En quelques semaines, 400 exemplaires du livre ont déjà été écoulées, sur les 500 tirés. Et ce, seulement à Nantes. Un réel succès, mais sans rapport avec celui que l'auteur anonyme a sur Internet. Voilà quelques années qu'il publie ses lettres et autres chroniques sur son blog ou sa page dédiée sur Le Post. "Certaines lettres d'Epistolaire de rien ont déjà été lues 15 000 fois sur internet", avance-t-il tout sourire.
Pastis contre grippe A
Il a connu d'autres succès. Le pastis pour soigner la grippe A, la "bretonnitude" de Napoléon, c'était lui. Il a réuni ses premières frasques dans un recueil aujourd'hui épuisé, C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases.
Au final, le canular a pris de l'ampleur, compte des fans sur Facebook, des parrains comme l'acteur François Morel. De ses lecteurs, l'auteur feint de ne pas s'en soucier. "A écrire, c'est très sympa. A lire, je ne sais pas", minaude-t-il. En tout cas, lui continue parce que "ça [le] fait encore rire". Un nouveau tirage d'Epistolaire est prévu, enrichi de quelques nouveautés.
Guillaume Lecaplain
Epistolaire de rien, éditions du Pilon, 11 euros. Le livre est trouvable dans les librairies du centre de Nantes. Plus d'infos sur le blog du livre.
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