lundi 7 avril 2008

Jean Narcotic exagère, mais il a le droit de s'exprimer !

Pour un répulsif anti-jeunes sélectif

Choquées qu’on puisse se gausser du répulsif anti-jeunes, comme notre organe l’a légèrement fait avec le soit-disant « répulsif anti-cons » d’un certain Raoul Volfoni – nous connaissons personnellement ce M. Volfoni et nous garantissons à nos lecteurs qu’il est mentalement incapable d’inventer quoi que ce soit qui fonctionne – certaines personnalités dont nous tairons le nom eu égard à la douleur de leurs parents se sont plaintes avec force trémolos dans la voix, paupières gonflées et nez qui reniflent.
Adoncques, en ces heures historiques où l’humanité au faîte de son génie (sans bouillir) expérimente le désormais fameux répulsif anti-jeunes, des scientifiques de haute volée précisément perchés sur le faîte dudit génie (voir plus haut), nous rapportent que cette invention présente des conséquences imprévues, tout particulièrement sur des personnes d’âge mûr ayant conservé une certaine jeunesse d’esprit. Les plus gravement touchées sont celles qui n’ont jamais réussi à se départir de leur âme d’enfant, voire de leur âme d’enfant gâté pour les plus aisées, ce qui, naturellement, n’est pas sans inquiéter les autorités compétentes. Mais là n’est pas le plus grave, ajoutent ces distinguées sommités.
Le répulsif anti-jeunes n’a pas été créé, on s’en doute, pour disperser des attroupements de fils à papa de Neuilly sud ou tout autre rejeton de bonnes familles. Or il appert que plusieurs rallyes ont été annulés ces dernières semaines faute de participants. En effet, les jeunes héritiers n’ont pas pu franchir les porches des hôtels particuliers où les attendaient ces innocents pince-fesses, des répulsifs anti-jeunes ayant été installés un peu hâtivement en ces lieux pourtant correctement sécurisés. Ce « dégât collatéral », outre ses effets sur le moral d’une jeunesse sensible déjà très éprouvée par la récente victoire des communistes aux municipales, pose de fait le lancinant problème de la reproduction dans les classes possédantes.
Il va sans dire que nous ne sommes pas dupes d’un tel argument anti-répulsif, a fortiori lorsqu’il émane de chercheurs français toujours prompts à manifester leur hargne envieuse, spécialement en matière financière. Nous savons parfaitement que la plupart sont syndiqués et verraient d’un œil torve l’abandon pur et simple du répulsif ; nous n’ignorons pas cependant que leur haine de classe trouve vite sa limite et que beaucoup sont prêts à délaisser leurs recherches quasi bénévoles sur les maladies orphelines pour rejoindre loin de leur patrie des officines de chirurgie esthétique à but bassement lucratif. Honte sur eux ! Mais là n’est pas notre propos, d’autant plus que leur argument est parfaitement fondé. Ce cri d’alarme doit être entendu, même s’il ne saurait remettre en cause un progrès technique que nous croyons indispensable à la tranquillité publique et surtout privée. Nous nous y associons volontiers et, modestement, nous souhaitons provisoirement l’améliorer. Après tout, nous n’en sommes qu’aux balbutiements d’une technologie anti-jeunes dont, souhaitons-le, profiteront nos enfants. N’est-ce pas le plus important ?
Dans sa configuration technique actuelle, le répulsif n’opère pas de tri entre l’ivraie et les serviettes, encore moins entre les torchons et le bon grain. Or quelle est son utilité, s’il s’avère incapable de distinguer le jeune muni de la Gold paternelle de son congénère basané privé dès les premiers vagissements de toute aisance naturelle, ainsi que des préceptes éducatifs l’autorisant à faire popo dans la soie plutôt qu’à chier dans la cage d’escalier ? On se le demande.
Il est encore impossible de moduler les ondes sonores du répulsif en fonction de critères de type CSP, abonnement à Fashion TV, enquêtes diligentes de recherche de scooter volé, etc. C’est malheureux, mais nous voulons croire qu’un gouvernement lucide et énergique consacre ses efforts et les fonds nécessaires à la résolution de ce problème technique – d’autant plus facilement qu’il a eu le courage de réaliser les mois passés des économies substantielles sur la prévention et l’aide scolaire dans les ZEP.
En attendant, nous ne saurions que trop recommander à nos chères têtes blondes à cheveux longs et ondulés de ne plus sortir sans se munir auparavant de persil dans les oreilles. Ce nouveau signe de reconnaissance leur permettra, ainsi protégées des ondes répulsives, d’être aisément identifiées par les forces de l’ordre ; leur donnera une contenance écologique du plus bel effet et rappellera à leurs géniteurs, s’il en est besoin, il n’y a pas si longtemps encore ardents chiraquiens, qu’ils ont mis bas de charmantes têtes de veaux, comme aurait dit Mon Général qui s’y connaissait en jeunes. La commémoration de certains événements à connotation judéo-teutonne qui débute ces jours-ci dans nos gazettes et sur nos lucarnes nous le rappelle à point nommé.
Gageons que nous saurons tirer des erreurs passées les enseignements nécessaires. Nous sommes redevables envers les générations futures, ne l’oublions jamais.

Jean Narcotic, conseiller général

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo M. le Conseiller général ! Enfin un élu digne de cette institution plus que bi-centenaire ! Mais il faut aller plus loin, lâcher les chevaux de la R&D sur ce produit d'avenir. On pourrait ainsi généraliser son usage pour établir une saine séparation entre individus de tous âges (pourquoi seulement les jeunes ?) dans les écoles, les transports en commun, les lieux publics : la couleur de la peau, le pays de naissance ou la religion pourraient être de bons critères. On pourrait ainsi créer des villes spécialement adaptées aux uns et aux autres, prenant ainsi en compte des inégalités de départ sur lesquelles vous me semblez, cher M. Narcotic, bien pusillanime, voire même guetté par le politiquement correct. En fait, on ferait une vraie ville au milieu et une zone tout autour. On appelerait la zone Soweto, ce serait du dernier chic ! I have a dream !

Bref, pour en revenir à notre répulsif sélectif, on s'en servirait un max, on en vendrait un max aux chinois qui en ont bien besoin avec le nombre qu'ils sont. Et quand on serait bien riche et notre pays bien soumis à l'ordre séparatif et répulsif et que tout le monde serait content (à part Ted) on déposerait un dossier au CIO et paf ! Les J.O pour nous ! Eh ! Y en a là dedans ! Et puis on nerisquerait pas de putsch : comme dit Brassens :
"Il y a peu de chances qu'on
Détrône le roi des cons !"

Osons tout ! On nous reconnaitra !

M. de Saint-Glée, baron de Coubère-Tain

Anonyme a dit…

Monsieur Narcotic,

Je représente ici la fondation des amis du Professeur Volfoni. Je vous suggère de vous retrouver sur le pré à l'heure qu'il vous conviendra. je vous laisse aussi le choix des armes. celles que vous avez choisies pour attaquer l'honneur et la respectabilité de l'inventeur du répulsif anti-cons sont si viles et médiocres que la vérité m'oblige à vous dire que je ne crains rien quant à l'issue de notre duel. Et si d'aventure vous êtes pris de violents maux de tête, ne perdez pas votre temps à consulter la faculté, c'est simplement que votre chemin ayra croisé un des répulsifs anti-cons de l'émerite professeur Volfoni.

J'ai l'honneur de ne pas vous saluer, Mr Narcotic

Fernand Naudin, Montauban