C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases

mercredi 3 septembre 2008

On est trop vache avec les vieux !

div>
Vache avec les vieux ! ! !
Publié par Me Folace à 10:10 Aucun commentaire:
Libellés : 500 briques, Bernard Blier, Smic, TVA, Vieux
Articles plus récents Articles plus anciens Accueil
Inscription à : Articles (Atom)
La phrase


je connais votre honnêteté, mais je connais aussi mes classiques. Depuis Adam se laissant enlever une côte jusqu'à Napoléon attendant Grouchy, toutes les grandes affaires qui ont foiré étaient basées sur la confiance





On ne compte plus les visites !


Il y a eu le 11 septembre 2001. Une autre date vient d'entrer dans l'histoire : le 09/09/09. Quoi de 9 ce jour là ? Et bien je vais vous le dire : le compteur de visites de ce blog a été victime d'un lâche attentat et est devenu aussi précis qu'un cerveau de moineau atteint d'alzheimer, doublé d'une grippe Z H2N9. On en restera donc aux 43.000 visites et des brouettes entre le 21 janvier 2008 et le funeste 9 septembre 2009. Et en plus, on s'en fout un peu !

Comme le Président, le livre des curieux marins est épuisé !


Des centaines d'exemplaires mis à la disposition des habitants de notre planète à la fin du mois d'avril 2009, il n'en reste plus. Désolé...


En vitrine

  • Curieux marins ailleurs sur le ouaib
  • Garage Rochard : le cauchemar
  • José et René en panoramique
  • La vie de Brian

Fiat lux

Fiat lux
La péniche, là où la phrase fondatrice et magique fut prononcée

A nos lecteurs

Pourquoi un site des marins qui font des phrases ?

Par le comité éditorial


Seuls les plus anciens et avisés d'entre-vous peuvent avoir eu vent de la création, durant les dernières années du millénaire précédent, en Loire-Inférieure, du Parti pour un pragmatisme courtois (PPC). Ses deux lumineux créateurs avaient eu l'idée de fonder ce mouvement, tant il leur semblait patent qu'un cruel manque de civilité affectait très généralement les tentatives de communication engagées entre eux par nos contemporains. Les peurs millénaristes passées, la fatuité hargneuse perdure. Elle doit s'effacer à terme au profit de la politesse mesurée et de la bienveillance placide.

Le comité éditorial du site des marins qui font des phrases juge qu'il y a trop longtemps que nous endurons le systématisme bourgeois et supportons le fanatisme populiste. C'est pourquoi il a fait appel à quelques grandes plumes de Loire-Inférieure et alentours, afin que ce site devienne l'organe obligé d'une rédemption à l'échelle planétaire des instances décisoires, dont les nombreux fourvoiements rendent plus que nécessaires un retour à l'urbanité chevaleresque, à la bienséance maitrisée et à la dépignoufisation.

Aux premiers rangs de ces illustres édiorialistes figurent Gabriel Fouquet, cofondateur du PPC, Aurélien Plumeau, du club des utopistes socialistes disparus, l'audiardesque et anarcho grande gueule Marcel Botafoin. Un collectif signera également du pseudo Antoine Delafoye-Grandurbain, en hommage à un de nos meilleurs camarades, né le jour de la constitution de 1958 et mort, de rire, selon les conclusions du médecin légiste, le funeste soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, en entendant Mireille Matthieu entonner "mille colombes". Il est bien entendu que d'autres plumes pourront nous rejoindre. Elles seront soumises au principe inamendable de la cooptation unanime.

Courtoisement vôtre

liens infréquentables

  • buzz on le post
  • Frap

carré voile

  • Transquadra
  • Club nautique hoedicais
  • La Barquera

y'a pas que d'la pomme

Pas vu à la télé


Les meilleures vidéos d'Audiart et de bien d'autres sont sur ce blog
(Fo pas hésiter à aller fouiller dans le grenier à merveilles des archives)

Tout sur Audiard

  • http://www.michelaudiard.com/
  • http://www.audiard.net/
  • http://lesflingueurs.free.fr/

Garage rochard : l'intégrale !

  • http://desastres.free.fr/rochard.html

José et René : le stérilet

  • http://www.wat.tv/playlist/622320/audio/638449/jose-rene-cd1-12-sterilet.html

la chanson

  • http://www.enfinbon.fr/music/enfin_bon-c_est_curieux_chez_les_marins_ce_besoin_de_faire_des_phrases.mp3

Un goût d'pomme

  • http://www.wat.tv/playlist/380273/audio/75007/audiard-michel-1963-tontons.html

Qui êtes-vous ?

Me Folace
marin ayant pour curieuse manie celle de faire des phrases
Afficher mon profil complet

Archives du blog

  • ►  2012 (5)
    • ►  novembre (1)
    • ►  mars (2)
    • ►  février (2)
  • ►  2011 (27)
    • ►  décembre (1)
    • ►  novembre (6)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (1)
    • ►  août (1)
    • ►  juillet (5)
    • ►  juin (7)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (2)
    • ►  janvier (2)
  • ►  2010 (15)
    • ►  novembre (2)
    • ►  octobre (1)
    • ►  septembre (3)
    • ►  août (3)
    • ►  mai (1)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (1)
    • ►  janvier (3)
  • ►  2009 (23)
    • ►  décembre (2)
    • ►  novembre (1)
    • ►  octobre (4)
    • ►  septembre (2)
    • ►  août (1)
    • ►  juillet (2)
    • ►  juin (1)
    • ►  mai (5)
    • ►  avril (1)
    • ►  mars (1)
    • ►  janvier (3)
  • ▼  2008 (121)
    • ►  décembre (1)
    • ►  novembre (4)
    • ►  octobre (2)
    • ▼  septembre (1)
      • On est trop vache avec les vieux !
    • ►  juillet (2)
    • ►  juin (5)
    • ►  mai (7)
    • ►  avril (18)
    • ►  mars (43)
    • ►  février (34)
    • ►  janvier (4)

Roman feuilleton



Un rien m'emmerde

souvenirs de Chateauvarech


Résumé des épisodes précédents : Et Dieu créa, non pas la femme, mais les mouettes au soir du premier jour. Il fit ensuite la Bretagne, le Loire-Inférieure, qu'il hésitait à placer sous la bannière du gwenn a du.
Satisfait de son oeuvre, l'Eternel s'est attelé à quelques créations subalternes,comme l'homme, la femme, l'amant, la bonne du curé, moi, la Star'Ac', la droite bling-bling, la gauche oeufs de lumps (le caviar est trop cher), sans oublier msn, très pratique pour dialoguer avec ses saints at autres anges, toujours en vadrouille dans le vaste paradis céleste.
Admirant le monde qu'il venait de façonner, Dieu s'est dit qu'il y manquait l'essentiel. C'est ainsi qu'il créa Chateauvarech, pour le plus grand bonheur de l'humanité.


Chapître premier: le soleil se couche sur Chateauvarech


La petite aiguille de la chapelle Plou Datach' est nettement dans le virage : le soleil se couche sur Chateauvarech. Ô sécheresse ennemie, cela fait quinze jours qu'il se couche fier et rougeoyant, dans un ciel aussi bleu que les yeux de la regrettée Mère Denis en pleine quinzaine du blanc.

Marcel, dit "La Béquille", ancien marin-pêcheur en retraite de son état, remonte péniblement la côte allant de la jetée du port au village. Affublé de ses trois chiens, deux teckels à poils dur, Sarko et Marco, et un "espagnol breton", Julio, Marcel traine sa misère, ses clébards et ses béquilles. Soudain, sa trogne à la Michel Simon et son oeil torve (l'autre est fermé) apparaissent dans l'entrebaillement de la porte du Repos de la montée, le bar-tabac-épicerie-articles de pêche, baladeurs MP3, coiffure que tient Germaine Barclech.

Marcel s'avance vers le bar, trainant la béquille
- Mouettes à terre, tempête en mer. Y va tomber d'l'eau qui mouille !
-Dis donc pas de conneries, coupe Germaine. ça fait 15 jours que tu nous bassines avec des dictons à la con et que le temps est sec, pis qu'au sahel
-Ciel pommelé, femmes fardées, sont de courte durée. J'vous dis qu'y va tomber d'la merde
- Prends donc ton rouge limé. Lui y s'ra encore de courte durée Même qu'il aura plein de p'tites soeurs!!

Femme de brillantes réparties et de bon sens, Germaine Barclech se trouve être la femme du Louis, le maire de Chateauvrech. Mais tout le village sait bien que la kommandantur, le bureau des décisions municipales, c'est derrière le zinc que ça se passe.

Germaine a la permanente légèrement bleutée des femmes plutôt contentes de leur sort une fois passée la soixantaine. Elle a tout pour être heureuse. Certes, il y a quelques années que ses parties de bottes en l'air avec le Louis appartiennent à un passé à tout jamais révolu, mais la culbute qu'elle réalise quotidiennement avec les étiquettes de son estimable échoppe suffit à son bonheur


Germaine a donc toutes les apparences du dit bonheur, mais il y a un hic, et de taille. Il a pour nom Mannick, la veuve Couderch', qui tient la poissonnerie modene, située de l'autre côté de la rue, juste en face du bar.

Mannick, qu'est méchante comme un peigne, voue une haine féroce et ancestrale à Louis et Germaine Barclech. Dallas à côté, c'est dela bibliothèque rose, et encore collection guimauve !

Le Louis, qui se contrefout de ces événements, largue les amarres de son chalutier. Son mousse a juste le temps de sauter à bord, portant un cageot contenant douze litres de 5 étoiles et deux baguettes.
- Qu'est ce qu'on va faire de tout ce pain ? ronchonne-t-il, et attention, faudrait virer, les mouettes ont pied !



La suite au prochain épisode....

Résumé des épisodes précédents

Après avoir créé la terre, la TNT, le spi asymétique et la tête de veau, Dieu décide de parachever son oeuvre avec Chateauvarech. Cette terre promise et bretonne n'échappe pourtant pas à la cupidité et à la bassesse humaine. Ainsi, la limonadière Germaine et la poissonière Mannick s'affrontent en un duel homérique, pendant que " La Béquille " prie et boit plus que de raison pour que la pluie tombe enfin.


Chapître 2 : Le soleil se lève à Chateauvarech

Assise au fond de son café, Germaine nettoie les verres. Elle écoute à la radio du bar son grand gars Yvon annoncer sur les ondes de Bigorneau FM que le gala d'Hervé Vilard à Chateauvarech était annulé. Coup dûr en pleine campagne électorale ! On va encore le reprocher à son Louis, maire et candidat à sa succession.

Une qui ne va se gêner pour dire que tout est la faute du Louis, c'est la Mannick, qui s'est jurée de prendre son fauteuil de maire. Mannick promet d'ailleurs à qui veut l'entendre une campagne électorale façon marée d'équinoxe, où le varech risque de voler bas.
- Une affaire énorme, de la magouille 5 étoiles, de la pourriture grand crû, clame la poissonière. Mais je n'en parlerai que lors du débat avec le Louis, dans la salle des fêtes
Mannick promet de ranger les duels Mitterrand-Giscard, Chirac, Sarko et Ségo au rayon des suppositoires pour enfants.

Pendant que le temps ne suspend pas plus son vol que les mouettes au dessus de la criée, Yvon et Martine (la fille de la poissonnière) s'aiment secrètement à l'insu des familles ennemies, dans un larmoyant remake de Roméo et Juliette, à la sauce brezhoneg. Sûr que Mannick, qu'est méchante comme un peigne, enverrait sa Martine au couvent de Redon si elle venait à apprendre cette liaison, pour le moment purement biblique.

Au large, Le Louis faire route pêche. A la radio VHF, canal 69, il écoute sa germaine lui raconter les graves accusations proférées à son endroit par Mannick
- Bah, j'm'en fous. C'est des menteries. Cette vieille buse est encore plus laide qu'un vieux crabe, et sa bave n'atteint pas la blanche colombe.
- Qu'est-ce qu'on fait patron ? demande le mousse avec à propos
- Méduses en mer, bordel à terre. On rentre au port mon gars. j'dois mettre de l'ordre dans le jeu de boules !


La suite au prochain épisode....


Résumé des épisodes précédents

Dieu n’a pas voté aux municipales dimanche dernier. « J’aurais bien voté Modem, mais ils n’ont aucune chance de passer », précise le Créateur, l’air passablement las. « Et j’vous parle pas de Jerusalem !! », ajoute-t-il, renfrogné. « J’aurais mieux fait d’envoyer mon fils à Hoedic, c’est quand même plus calme, sauf par furie de Suet ! »


Chapître 3 : La liqueur qui rend sourde et mouette….

Au bar-tabac de Germaine, on est en pleine cellule de crise ! L’atmosphère est lourde à couper à l’opinel. On entend les mouettes voler !!! Le Louis sirote un communard (kir cassis-vin rouge étoilé), l’air songeur, les yeux dans le vide, fixant vaguement le formica jaune pipi des tables du bistrot de sa bergère.
Relevant fièrement la tête, comme l’ont toujours fait les Barclec’h dans la tempête, si violente soit-elle. En bon capitaine, le Louis Passe en revue sa tribu, dévisageant ses troupes, les uns après les autres.

« Alors comme çà la vieille buse m’accuse d’avoir coulé le Rambo-Varech ! », (chalutier écolo venu vanter les mérites d’une pêche raisonnée à Chateauvarech). « J’peux vous dire que ça va mal se mett’. Ça va bombarder dûr. J’ai jamais coulé ce foutu Rambo-Varech, même si les singeries de ces écolos commençaient à me les briser menues. Cette morue me prend pour un con, mais elle n’aura jamais la mairie. Et sa campagne électorale, elle ferait mieux d’en faire des papillottes pour friser. Moi aussi j’en sais des choses sur son compte, à cette vieille toupie de Mannick. Et je peux les prouver, moi, aussi sûr qu’on ne mouille pas sur la plage de Houat par grande furie de Suet ! ».

Sous les applaudissements, Le Louis s’éponge le front et avale d’un trait le formidable de « La Béquille » pour se rincer le gosier et se remettre de ses émotions.

Poupou, le facteur ouvre la porte du bar.
« T’as du courrier Anquetil ? », lui lance le Louis, rigolard.
« Hein, sûr que non ! Mets moi une mominette », répond Poupou en crachant ses poumons, une maïs au coin des lèvres.

Le facteur est surnommé Poupou, afin de célébrer ses exploits en matière de pédalage. Son deuxième surnom est « Poche restante », dû à une regrettable propension à remiser les lettre par devers lui, « oubliant » de les distribuer. Non point par malice, mais plutôt lorsque la chaleur et quelques verres de trop lui font oublier jusqu’à l’existence même de telles lettres.

Et là, Poupou, sans le savoir, vient de commettre un énorme impair, gardant au fond de sa poche une lettre recommandée adressée à Germaine Barclec’h

Suite au prochain épisode


Résumé des épisodes précédents

Pourquoi, après avoir créé l'homme à son image, Dieu s'est-il abandonné à créer le vin rosé ? Cette question, toujours sans réponse, a miné le moral et même la santé des plus illustres théologiens. Il nous revient tous en image le visage grave, marqué par une lassitude visiblement d'ordre métaphysique, de Jean Carmet. Ce grand homme, assis au bar d'un Palace, un verre de blanc à la main, s'interrogeait : "Bon, les globules rouges transportent l'oxygène, les globules blancs défendent l'organisme, mais les globules rosés (long silence), je sais pas....". Alors évidemment, me direz-vous, on peut penser que si la vieille définition n'avait pas tant servie à propos de Racine et de Corneille, nous dirions que Bossuet a peint Dieu tel qu'il devrait être et que Pascal l'a peint tel qu'il est, mais ça ne nous dit toujours pas pourquoi il y a du vin rosé et pas de globules de la même couleur ? Certains inédits de Bossuet laissent à penser que le Créateur, pris de remords, s'est dit qu'il ne serait pas raisonnable de répéter pareille oubli dans le vignoble. Surtout en terrasse et au soleil !!!



chapitre IV: Les mouettes se crashent pour mourir

Yvon et Martine courent dans la lande, main dans la main. Le soleil couchant fuse ses rayons rougeâtres sur les visages au teint légèrement hâlé des deux amoureux. Près d'un énorme rocher, aux reflets bleus et gris, Yvon serre très fort Martine contre son coeur. Les yeux bleu-verts délavés, fixant les goémonts alignés sur la plage depuis la dernière grande marée, Yvon sussure des mots tendres à l'oreille de sa sirène.

"Je t'aime comme personne n'a jamais aimé. Mon amour est aussi pur et intense qu'aux premières heures du monde. Je t'aime comme Adam a dû aimer Eve à l'aube de notre humanité". Quelques anges passent dans le ciel, jouant au violon les plus belles mélodies de Richard Clayderman, à moins que ce ne soit Rondo Veneziano.
Martine, les cheveux balayés par une légère brise du soir, regarde une mouette faire des essais de looping. La jeune et jolie chateauvarechoise est d'ailleurs intriguée par les circonvolutions du noble animal à plumes. La mouette est, il est vrai, parfaitement déchaînée. Elle interprète une folle danse de Saint-Guy dans le ciel breton.
A son tour, Yvon abandonne ses rêveries romantiques pour observer la mouette en folie.

" A tous les coups, c'est "La Béquille" qui a encore joué au con. Cela faisait une paille qu'il n'avait pas fait chier les mouettes avec ses maudites boulettes de mie de pain empoisonnées. Au début, ça allait, il ne mettait que de la moutarde dans ses boulettes, trempées dans du jus de maquereaux au vin blanc, pour tromper l'ennemi. Mais comme tous les grands sadiques, "La Béquille" est pris du vertige de la surrenchère. Les mouettes sont maintenant au régime rhum Négrita, et ça tangue sévère !!
La plus atteinte des mouettes effectue désormais un vol à basse altitude, larguant au passage un missile nauséabond sur l'auguste chevelure de Martine. Opération "guano" pour la mouette furtive ! Après une dernière figure de vol sur le bourg, elle revient en piqué sur nos deux amoureux. La jeune et toujours chaste Martine est comme paralysée dans les bras de son Roméo.

Le temps d'un cri et Martine a senti le vent du boulet la frôler. La mouette a ensuite rejoint son destin, se crashant sur le haut du rocher au bas duquel nos deux tourtereaux se content fleurette. La mouette, défigurée et ensanglantée, pousse un dernier râle. Nouvelle victime du drame de l'alcoolisme en Bretagne, tombée au champ d'honneur des buveuses de rhum ! Paix à son bec...

Est-ce le choc émotionnel dû au crash de la mouette furtive ? Est-ce la forte odeur iodée dégagée par les goémonts de la grande marée ? Est-ce une sensualité trop longtemps cachée et retenue, à l'ombre de la poissonerie moderne et de sa mère Mannick ? Sont-ce les étales de morues dont la fraîcheur n'assurent pas toujours un grand confort olfactif ?
Toujours est-il que, foin de la moralité que l'on est en droit d'attendre d'une jeune pubère élevée chez les soeurs à Redon, Martine est soudainement prise d'une frénésie affective à l'encontre, et même à l'endroit, de son Yvon chéri ! Elle qui a toujours refusé ses avances, pourtant timides et maladroites, se met à le dévorer tout cru ! Nous voilà passés de la bibliothèque rose à un documentaire hard de la reproduction chez nos amis les bêtes.

Une scène qui n'échappe pas au zoom numérique de l'infâme Loick (le frère de Martine, faut suivre bordel !)
"Ca y'est ! Ils ont enfin mis la cabane sur le chien ! M'est avis qu'au cinoche, ils se sont gourrés de séance. Zont vu la Guerre du feu au lieu de Love story !"

En parfait faux frère, Loick a cadré sa soeur dans des positions inavouables. Avec ses clichés, il sait qu'il détient le feu nucléaire. De quoi alimenter pendant des millénaires le feu guerrier qui opposent Mannick (veuve Couderch') et Germaine. La poissonerie moderne et le bar-tabac "Au repos de la montée" vont à nouveau passer en alerte rouge !


La suite au prochain épisode....

Chateauvarech : d’amour et d’eau fraîche ou de haine et de p’tit blanc ?


Comme les chalutiers ont besoin de gasoil pour labourer les fonds marins, la méchanceté nécessite du carburant pour s’exprimer pleinement. Et Mannick, la veuve Couderc’h, honorablement connue du tout Chateauvarech pour être méchante comme un peigne, est en panne sèche.
De sa poissonnerie moderne, elle n’insulte même plus les clients du « Repos de la montée », le bar-tabac-épicerie qui lui fait face. La fuite au Sénégal de sa fille Martine, partie s’éclater avec Yvon, le fils de ses ennemis jurés, a mis ses batteries de détestation de son prochain à plat.
Pire, elle semble subir une attaque tenace d’humanisme et de bons sentiments. L’heure est grave.
« Elle va quand même pas tourner gentille », se lamente La Béquille, avachi au bar, devant un rosé limé. « On va se faire chier grave, comme dit le p’tit merdeux de mon grand. Germaine, ressert moi un rosé limé, y fait lourd, vingt dieux. Si l’orage pète en mer, c’est 40 jours de temps de misère. Note bien, on se r’mettra au rouge et ça nous tapera moins sur les tempes ! ».

« La Béquille, t’es con, mais t’as raison. Ça commence à me manquer les insultes de cette morue de Mannick », regrette Le Louis, l’air las.

Et tout d’un coup, l’incroyable, l’inimaginable se produit. La porte du Repos de la montée s’entrouve sur une silhouette jusqu’alors inconnue des lieux.

« Nom de Dieu de cent milles, c’est quand même pas Ma…Man….Mannic…Mannick », bégaye Le Louis.

La poissonnière s’asseoit à la petite table en formica bleu de chiotte près de la fenêtre. On n’entend aucune mouette voler. Ne parlons même pas des mouches. Faut dire que le moment est historique. Mannick venant s’asseoir au bar du Louis et de Germaine, c’est un peu comme si Churchill et De Gaulle avaient décidé d’aller se taper une choucroute à la taverne de Maître Hitler, à Munich en 40 !!! Ou Brejnev siroter un mojito avec Nixon et Castro a la bodega del medio à La Havane, du temps des grandes heures

« Qu’est ce que je te sers ? », lui demande Germaine, plus désespérement gentille et humaine que jamais.
« Un quart vichy, s’il te plait », répond doucement Mannick, dans un sourire timide.

Incrédule, le Louis est tétanisé et totalement muet. Ce qui n’est pas le cas de l’impayable Béquille : « Qu’elle tourne gentille, passe encore, mais qu’elle boive des horreurs sataniques, non. Merde, y’a quand même des bornes aux limites. Chez nous, l’eau, c’est fait pour se laver les pieds ! Et en plus de l’eau de Vichy. On va quand même pas se mett’ à chanter « Maréchal nous voilà » dans ce rade ? Va falloir penser à mettre un peu d’ordre dans le jeu de boules, sinon j’vais changer d’adresse ! ».

Sourde au délire aviné de La Béquille, Mannick fixe Germaine et lui dit doucement : « Téléphone à ton grand, à Yvon. J’suis d’accord pour qu’il marie ma Martine. Ils peuvent revenir au pays, on va préparer la noce ».

« Et ça continue, hurle La Béquille. Faites la paix pendant que vous y êtes. C’est vraiment n’importe quoi. On nage en plein délire. Pourquoi pas vivre d’amour et d’eau fraiche aussi ? Et ben, si c’est ça, je vais aller vivre de haine et de ptit blanc ailleurs. C’est pas les zincs qui manquent dans le bourg. Et puis, c’est bien connu, les gens heureux n’ont pas d’histoire, j’me tire de ce feuilleton. Point à la ligne terminé ! ».

Et Chaterauvarech rentra dans un long hiver…


Fin de la première saison

Résumé des épisodes précédents


Dieu himself m’ayant fait savoir qu’il n’avait pas vocation à résumer les épisodes précédents d’une couillonnade littéraire terrestre, je ne puis que m’incliner et observer quelques lignes de silence. Un mouvement d’humeur, très certainement passager, mais surprenant par sa virulence. « J’ai autre chose à « foutre », moi ! Entre une politique commerciale agressive, voire déloyale de mes concurrents, comme Allah par exemple, ou encore cet imposteur de Dalaï Lama et son troupeau de cloches tibétaines, j’vois plus le jour ! ». Créer le monde est une chose, le gérer en est une autre ! Tous les parents d’enfants turbulents comprendront aisément et pardonneront ce trait de mauvaise humeur divine.


Chapître V : Chateauvarech brûle t-il ?

Autrefois, les corbeaux oeuvraient en artisans de la rumeur nauséabonde, passant des heures à rédiger d’une écriture sèche et noire des lettres destinées à véhiculer le malheur et la détestation de son prochain. Malheureusement, là aussi, le progrès est passé par là ! L’artisanat séculaire de la diffamation a laissé place aux armes de dénonciation massive via internet. Adieu la plume de canard et les petites lettres en patte de mouche, bonjour les mails, les photos et vidéos envoyés d’un malheureux clic à toute la planète.
L’infâme Loick est de cette dernière engeance. Le tout Chateauvarech numérisé a reçu un mail sobrement intitulé « Roméo et Juliette mettent la cabane sur le chien ». Et ce courriel est accompagné d’une photo en pièce jointe montrant de façon assez précise les ébats amoureux et torrides d’Yvon et Martine. L’amour secret et romantique s’est mué en une poignée de secondes en un terrible scandale opposant les deux familles ennemies. Sans parler de la honte véhiculée par un document trop crû au regard des bonnes mœurs chateauvarechoises.

A la Poissonnerie moderne, La veuve Barclec’h hurle à réveiller à un banc de morues agonisantes ! « Comment ? Toi, ma fille, en plus avec le rejeton de cette vermine de Germaine et de ce vieux crapaud de Louis ! Ton pauvre père a finalement eu de la chance de périr en mer. Va t’en, tu n’es plus ma fille. File le plus loin possible, catin, que je ne te revoie plus jamais, pas même à mon enterrement ! »

De l’autre côté de la rue, le bar tabac Au repos de la montée est aussi en plein émoi. « J’t’avais toujours dit que ça finirait mal ». Germaine hésite entre les larmes et la furie en regardant la photo assez animalière de son fils aux bras, si l’on peut dire, de Martine, la fille de son ennemie jurée.

« Une truie n’a jamais fait de chèvre. La Mannick ne pouvait qu’engendrer une traînée ! », résume maladroitement La Béquille au bout du bar.

La crise entre les partisans du bar-tabac du Louis et de Germaine et les supporters de Mannick de la Poissonnerie moderne est à son apogée. Elle menace de dégénérer, d’éclater. Les personnalités les plus influentes du tout Chateauvarech craignent même un danger de libanisation, de balkanisation de la commune. Certains envisagent même de réclamer à l’Orbu (Organisation des régions bretonnes unies) l’envoi d’une force d’interposition.

En revanche, l’épreuve galvanise l’amour de nos deux tourtereaux. De la gravité plein les yeux rougis par l’émotion, Yvon fixe longuement Martine. Sûr de son amour et mu par une force jusqu’alors inconnue, Yvon lui parle d’une voix soudainement grave : « Nous allons partir deux ans au Sénégal avec l’ONG « Poissonniers sans frontière ». Là bas, nous serons libres et heureux ! ».

Un ange et des mouettes passent….


La suite au prochain épisode
Thème Simple. Images de thèmes de gaffera. Fourni par Blogger.