mercredi 28 octobre 2009

Epistolaire de rien

Lettre de Jean-Marie d'Orcesson de Sévigné au monde des variétés   Je n'ai pas d'inclinaison particulière pour la mélancolie musicale. Dans ces derniers jours d'un été indien où le soleil brûle ses derniers rayons de jeunesse avant d'incliner son corps bronzé vers un automne où les sangs se glacent, où l'on part promener alors que blanchit la campagne, mes pensées sont ailleurs. Ah, comme j'aimerais vous parler de livres tombés du chevet plutôt que de vous alerter du déclin de la chanson française. Vous parler de visages de jeunes femmes, de bains alanguis dans une douane de mer, près du rivage d'une ile grecque, à moins que ce ne soit de la riviera italienne ou d'une nuit de Bali à fêter la vie sur les cendres des défunts rajahs. (La suite à lire dans l'ouvrage à paraitre "Espistolaire de rien" )  

jeudi 22 octobre 2009

La lettre de Guy Mollet à ses enfants

Alors que le petit Nicolas S., locataire par intérim 55 rue du faubourg Saint-Honoré dans le 8e à Paris, impose la lecture de la lettre de Guy Mocquet à ses parents, nous, curieux marins ayant pour habitude de faire des phrases, souhaitons qu’elle soit remplacée par celle de Guy Mollet à ses enfants. Cette lettre a déjà été lue il y a deux ans lors d’un tournoi de rugby à Nantes (Loire-Inférieure), par un dessinateur nonchalant mais talentueux, qui exerce dans un quotidien qui s’appelait l’Eclair du temps de sa splendeur. Me Folace


La lettre de Guy Mollet à ses enfants Mes chers enfants,Lorsque vous lirez cette lettre, je ne serai plus - et pour tout vous dire cela me laisse froid.Vous n’imaginez pas tout ce que j’ai enduré avec un nom pareil. Guy encore, je ne dis pas, on peut vivre avec. Prenez Guy l’Éclair, dont un grand journal nantais porte encore le nom, ou Guy Béart, Guy Bedos, Guy Drut, Guichard, Guigou, Johnny Guitare, Yannick Guin, et même, n’ayons pas peur des mots, Guy Lorant…Mais Mollet, je vous demande un peu !Comme l’œuf du même nom, mon destin politique était tout tracé : ni trop cuit ni trop cru, ni dur ni au plat, tout juste mou. Victime en 1969 de la barbarie mitterrandienne de sinistre mémoire, avec moi s’éteignit tout espoir de grand soir, de rupture avec le capitalisme, de dictature du prolétariat, et même d’aimons-nous les uns les autres, comment dirait Ségolène, ou de la multiplication des pains, comme l’a récemment écrit Jospin dans la gueule. (La suite à lire dans l'ouvrage à paraitre "Espistolaire de rien" )

mardi 13 octobre 2009

Epistolaire de rien

Les noms ont bien évidemment été inventés et toute ressemblance avec une quelconque réalité ne serait que pure coïncidence...

Lettre ouverte d’Ali Bongo à Jean Sarkozy

Mon très cher Jean, Un pneumatique de l’Ambassade de France m’apprend la vilaine polémique dont vous êtes victime. Les bras m’en tombent ! Comme dit le proverbe gabonais, la valeur n’attend pas le nombre des années. Je veux vous assurer de mon total soutien dans cette épreuve (En parlant de Total, ma carte GR ne fonctionne plus et je n’ai plus une goutte dans ma Mercedes. Comme Total a son siège à la Défense, si vous pouviez intervenir, je vous en serai gré…).
C’est vrai : se faire un pénom est difficile ! Mon père Omar, démocratiquement réelu durant 41 ans, en toute indépendance, en parlait souvent à monsieur Foccart, puis à monsieur Papamadit: Que va-t-on faire de mon petit Ali après ma mort ?
Les journalistes, vendus pour la plupart à l’opposition, ne comprennent pas le besoin de stabilité que réclame le peuple. Surtout lorsqu’il a la chance d’être guidé par un chef suprême, lumineux. Et la démocratie ne fait rien à l’affaire. Regardez en Corée du Nord, la dynastie des Kim Jong est édifiante ! Et même lorsqu’on laisse au peuple le choix d’élire son petit père, bong sang ne sait pas mentir. Les Etats-Unis ont élu Georges W Bush avant de nous filer le rejeton Dabeliou, histoire de mettre un peu d’ordre dans le jeu de boules à Bagdad.
Non, tenez bon mon cher Jean. Vous êtes légitime. Vous êtes porté par le peuple, dans un canton difficile pour la droite, à Neuilly-sur-Seine, où rodent la nuit de dangereuses factions villepino-chiraco-zapatistes ! Vous saluerez votre père, qui a su remplacer le grand Jacques dans notre cœur (il n’a pas de fils celui là ?). Et n’oubliez pas, je n’ai plus de crédit sur ma carte Total…

Lettre volée et peut-être même inventée par Me Folace, notaire
en Loire-Inférieure

mardi 6 octobre 2009

Abécédaire nantais

Me Folace a dégoté ce matin un mot de billet dans la grande presse régionale de l’Ouest. Afin d’éviter trop de peine à sa famille, notre notaire préféré a jugé utile de gommer le nom de son auteur. On le comprend.


Nantes en six lettres pour nos amis saltimbanques parisiens

Petit abécédaire à l’ usage des animateurs d’Europe 1, venus de Paris, capitale
peuplée essentiellement de provinciaux et même de Bretons à Montparnasse.
Voici donc Nantes en six lettres et quelques lignes d’une parfaite mauvaise
foi à ne lire qu’à un degré au moins deuxième.

N… comme Nantes et sa devise Favet Neptunus eunti, ce qui se traduit par
« Neptune favorise ceux qui osent ». Sauf pour les accros du Jeu des milles
francs, on est rarement fier de sa devise. Bon, Nantes s’en sort finalement assez bien. Neptune rappelle que c’est un port peuplé de fiers marins aventuriers, comme le montre bien l’absence.
totale de bateaux amarrés aux quais de la Loire, sauf un bateau militaire,
le Maillé-Brézé, dont on déconseille un usage maritime, sauf pour les
nostalgiques du radeau de la Méduse. Il arrive aux Nantais d’être fiers d’être
Nantais, notamment dans les tribunes de La Beaujoire. Il n’y a pourtant pas
vraiment de quoi, tant sont lointains les derniers exploits des Canaris. Sauf en
coupe de France, mais c’est la « petite » voisine Carquefou qui jouait…

A… comme Ayrault. Connu à Paris pour être assis à la gauche de François
Hollande à l’Assemblée nationale et s’indigner des mesures gouvernementales, Jean-Marc Ayrault est beaucoup plus consensuel et souriant dans sa « bonne ville » de Nantes, cette « belle endormie » qu’il a incontestablement réveillée. A beaucoup investi dans l’art spectacle. Avec
la troupe Royal de luxe d’abord, qui a jeté son ancre dans les rues de Berlin pour fêter la chute du mur. Puis dans un gigantesque éléphant de bois, dont l’appétit va jusqu’à réserver quelques désagréables surprises sur les feuilles d’impôts. C’est que ça bouffe ces bêtes-là !

N… comme Nantais, qui aime à citer le surréaliste André Breton : « Nantes,
peut-être avec Paris, la seule ville de France où j’ai l’impression qu’il
peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine ». Maintenant, ne nous
emballons pas. Les mauvaises langues diront qu’il peut surtout
arriver une averse…

T… comme Trafic. Pour reprendre la phrase d’André Breton, on est en
revanche certain qu’à Nantes, comme à Paris, il peut vous arriver d’être en
retard si on se déplace en voiture. Les différentes municipalités ont eu
beau prendre les devants en comblant les cours de l’Erdre et de la Loire
pour éviter de faire une concurrence par trop déloyale à Venise, les
boulevards de bitume ayant bouté l’eau hors du centre-ville ne suffisent pas
à absorber le flot de bagnoles. Petit jeu amusant : regarder dans les
bouchons à 8 h 45 ceux qui se marrent tout seul. C’est généralement Schivardi
alias Canteloup qui finira bien un jour par rendre hommage aux élus ayant
décidé de chasser l’eau du cœur de Nantes !

E…. comme enfants nantais. À défaut d’être surréaliste, l’enfant nantais
est très généralement rêveur et plein d’imagination. Ses pensées filent au
gré des courants de Loire pour mettre cap au large, vers de nouveaux
horizons. Nantes a ainsi enfanté Jules Verne. Parti vivre à Amiens,
l’écrivain aura des mots irrévérencieux pour sa ville natale ("Quelques
milliers de cerveaux creux, d’une bêtise indécrottable […] de riz, sucre, un
peuple marchand, sachant bien compter son argent,"). Ingrat ! Voilà ce que
c’est quand les rêves d’enfants se brisent dans l’amer. Nantes, on peut et on doit en rire, mais vous ne pouvez pas vous imaginer comme on l’aime !

S…. comme spécialités. Limoges a sa porcelaine, Agen ses pruneaux,
Bordeaux ses grand crus, Nantes a ses p’tits Lu. Dans ma prime jeunesse, par
vent de sud, la ville devenait une immense cour de récré à l’heure du goûter
quand flottait dans l’air une délicieuse odeur de biscuit. Aujourd’hui, le
bâtiment Lu où des mains nantaises confectionnaient les biscuits accueille
un Lieu unique où le b.a.ba de tout bobo est de venir y manger ou prendre
l’apéro.