lundi 30 juin 2008

Foutballe




L'Ibère
gagne !


Bien sûr, la tentation est grande de se réjouir de la victoire espagnole pour des raisons inavouables. Non, nous ne dirons pas que nos amis ibères nous ont vengés par procuration des fourbes italiens et des "turbulents" allemands, notamment à Séville en 1982 où leur tactique consistait à tenter de mettre dans le coma tout joueur s'approchant des buts de Schumacher. Mais nous ne le dirons pas, ou alors pas trop fort...


Toutefois, qu'il soit permis aux auteurs de ce blog, réputé pour ses connaissances foutballistiques, de saluer les joueurs espagnols qui ont gagné en jouant pour gagner. ça a l'air tout con, mais ça nous change des équipes qui jouent pour ne pas perdre. Et à la fin, ils perdent, comme les Allemands, contrairement à un dicton en vogue !


Enfin, la joie, légitime des Espagnols, ne saurait altérer notre jugement concernant le coach Luis Aragones. Hier soir, il y a eu deux bonnes nouvelles : la victoire des "Roja" et le départ d'Aragones, populiste, démagogue et raciste, dont l'un des nombreux bons mots avait été de dire à un de ses joueurs de ne pas craindre Henry, ce "nègre de merde".


Il ne reste plus aux espagnols qu'à gagner le prochain Mondial, avec un entraîneur digne de leur beau jeu.


Antoine Delafoye

Mauvais esprit



Faites la paix,
pas le foot !



Alors que de mauvais esprits sont prompts à réveiller des haines enfouies dans notre belle Europe de Paix, avec des documents tels que l'atentat de Schumacher sur Battiston à Séville en 1982 ( Vidéo de l'agression de Schumacher sur Battiston ), d'autres, dont je fais partie, préfèrent montrer qu'Espagnols et Allemands ont su s'entendre par le passé, comme l'atteste cette photo riante où l'on voit de gentils soldats de la Division Azul, du 263e régiment de Valence partageant des farces et des cigarettes avec de sympathiques membres de l'armée allemande (notre cliché). Dans cette division, l'esprit est éveillé et le con...dort !Pourvu que ce bel esprit de camaraderie règne sur la finale de dimanche soir.


Colonel Papa Schultz

mardi 24 juin 2008

Psychanalyse





Révolution oedipienne au garage Rochard !






Le garage Rochard, tout le monde connaît. Enfin tout le monde devrait connaître. Pour les malcomprenants et les incultes, voici un lien susceptible de pallier à de coupables manques de culture générale (http://desastres.free.fr/rochard.html). Or voici que le garage Rochard est désormais associé à une théorie fort intéressante dite du frégolisme post-oedipien. Mais avant d’étudier plus en avant cette formidable avancée psychanalytique, rappelons brièvement les faits :
Le Garage Rochard est un ancien garage de
Saint-Jean-de-Boiseau, sis en Loire-Inférieure. Il est devenu célèbre sur la toile grâce à la diffusion de quatre enregistrements sur répondeur de réclamations téléphoniques de ses gérants : "Rochard Père" et "Rochard Fils".
La
gendarmerie du Pellerin est associée au garage Rochard, qui est son dépanneur officiel de garde la nuit (Rochard Père rappelle d’ailleurs être doté d'un "agrément UAP Assistance numéro 440 73"). Il vient de se faire installer un dispositif téléphonique permettant d'être prévenu des accidents par un central d'appel. L'installation a été menée par Cofratel, un sous-traitant de France Télécom. Mais le dispositif ne fonctionne pas et, plusieurs nuits de suite, le garage, en ne recevant pas les appels, ne peut effectuer les dépanages. D’où l’ire croustillante du Père Rochard et du fils. Enfin le fils, pas si sûr ?
Comme le signale enfin l’encyclopédie Wikipédia, l’ « affaire » du garage Rochard est relancée par une théorie dite du « frégolisme post-oedipien ». Selon certains chercheurs es-garage Rochard,
c'est toujours le père, dans son troisième message, qui se fait passer pour son propre fils. En effet, les expressions employées par Rochard fils sont à plusieurs reprises les mêmes que celles du père. L'empreinte vocale elle-même correspond parfaitement à celle des messages 1, 2 et 4. Il se trompe même à une reprise sur son identité, et dit même "enfin le père... on dit toujours le père".
Cette théorie part donc du principe que le père, après moultes verres, tient à ce que son message connaisse le meilleur impact chez son destinataire. En se faisant passer pour son fils (
frégolisme), il appuie ses revendications auprès de son interlocuteur en augmentant le nombre de points de vue. En même temps, et sans en avoir conscience, il se repositionne virilement dans son image de père. S'il est capable d'avoir un fils qui le soutient, alors c'est qu'il est réellement un père. C'est pourquoi cette théorie peut être qualifiée de post-oedipienne.
Il faut noter que cette théorie a aussi ses détracteurs, qui restent convaincus que le fils Rochard est bien l'auteur du troisième message.




Marcel Botafoin




Garage Rochard (Suite)

Un psy nous écrit


" La rage du gars Rochard "






« Là, quand ? »

Telle est la demande angoissée, adressée aux télécommunications par le père Rochard, garagiste à Saint Jean de Boiseau.

Cette question nous semble exprimer, non seulement une quête de reconnaissance d’être, mais, aussi et surtout, un doute profond sur sa propre essence. S’adressant à l’absent, incarné par un exaspérant répondeur téléphonique, la demande pénètre, d’emblée, sur une voie de garage. C’est donc bien la question essentielle de la « bejahung »
[1] et de la réparation qu’elle implique, que pose le symptôme de la « rage Rochard ».

Voilà pourquoi la théorie d’un frégolisme post-oedipien me semble anecdotique et ne présente, dans ce cas caractérisé de fiel coulé, que peu d’intérêt scientifique.

L’occupation de la place d’un père ou de celle d’un fils importe peu dans les énoncés des différents appels téléphoniques. Leur pratique du parking
[2] engage, d’ailleurs, les thérapeutes à croire en la parole d’un fils dans le troisième enregistrement. Rien ne l’atteste, bien sûr, mais rien ne prouve non plus l’inverse, et « visser vers çà ». Le frégolisme automobile ne tient pas la route…

Père-fils ? Fils-père ?
A vrai dire, le répondeur n’en a cure.Faisons de même, et tenons, tout simplement, le père Rochard pour un sujet divisé.

« Pater incertus est »
Telle a toujours été la formule fondatrice de la paternité, exigeant une désignation.L’enregistrement trois en est l’illustration : « En qualité de fils… enfin le père… on dit toujours le père ». Le label qualité Rochard est avant tout dit, visé, par un supposé fils imbibé de l’égo du père. L’alibi d’eau (le père- y- est, pétillant) semble être son principal moteur !

Activée par la fonction P (piston), l’angoisse se manifeste, dans chaque scène, par une mécanique mise en branle par la place vide, selon une formule récurrente : « Si vous n’êtes pas là à huit heures, vous dégagez ! » C’est en faisant le vide du vide qu’il nous indique clairement combien il est plein. Serait-il en « manque de manque » comme l’aurait supposé « Là, quand ? »
[3]

Dans le même registre, sa principale plainte, expression d’impuissance (ou d’une panne de la communication), porte sur les accidents qu’il dit ne pas « pouvoir avoir ». Ayant fait le plein, il s’est, pourtant, mis dans les meilleures conditions pour réaliser cet acte manqué ! Ainsi, peut-on comprendre ses débordements, et leur agressivité, aux Racines de la tragédie d’« Œdipe » : « tout autre qu’un répondeur l’eût éprouvée sur l’heure », induisant les théoriciens en erreur !

Si les vapeurs en suspension dans l’air ont inspiré ces théories d’un frégolisme post-alcotest, c’est, qu’à l’évidence, elles leur sont passées accidentellement sous le nez. Aussi, utiliserons-nous un instrument d’analyse aseptisé, outil fétiche aussi bien des garagistes que des « Là-quand ?-niés » : la clé à mots-lettres.

Citons, à ce propos, ce qui nous a été enseigné, à propos de la détermination que chacun reçoit des signifiants : «Le répondeur téléphonique peut accompagner un patient jusqu’à la limite extatique du « tu es cela » où se révèle à lui, le chiffre de sa destinée accidentelle »
[4].
Bien qu’il ne le soit guère, patient, accompagnons le père Rochard jusqu’à la révélation de sa parole pleine :

Sur le modèle des séquences de « la lettre volée » de Pot
[5], commentée par « Là, quand ? », reprenons prudemment la circulation inconsciente de ces chevaux vapeurs que sont les signifiants sexuels centrés sur l’analité et qui traduisent, en l’occurrence, ici, une lettre violée :

1) -ça va bombarder… mais dur… hein ?
-vous ramassez votre merdier !
-votre matériel, vous vous le collez au cul !

2) -branchement merdique
-ça sera bille en tête…
-mais ça va mal se mettre !

3) -mais méfiez-vous du père !
-si le père s’emmanche après vous,
-ça va aller mal

4) -encore un autre coup !
-ras les couilles
-plein le cul

L’enfilade des signifiants nous permet une interprétation sans appel : ne s’agit-il pas de la projection de la terreur inconsciente d’un fils sidéré par l’attraction-répulsion qu’il éprouve pour l’acte sodomite du père ? « Horreur d’une jouissance ignorée »
[6] ? Probablement. Une simple manivelle peut lancer le moteur à explosion verbale !

Au terme de cette étude délicate, un point mérite d’être éclairci : Pot parle d’un « autre lieu », Freud, d’une « autre scène », Rochard, d’un « autre garage », pour évoquer les ténèbres de l’inconscient. Pour éclairer ces lieux, aucun auteur n’a pensé au rayon de la pulsion scopique. Rochard, pourtant aveuglé par son propos, ne cesse de « le faire voir » : « Vous voyez ce que je veux dire ? ».

Or, après une minutieuse enquête de terrain, nous avons appris que le lieu d’où émane l’appel est, très probablement, le bistrot qui se trouve en contiguité métonymique avec le garage : « le chat qui guette ». Une étude linguistique des liens associatifs entre signifiants contaminés (contes à minets !), s’impose ici : voyeur au « chat qui guette », Rochard tente d’en avoir l’r. Or, Cofratel lui pompant (l’r), il commence à en manquer (d’r). Le nom du Père Rochard, refoulé dans l’inconscient devient « rochat ». Pas fou malgré tout, le matou qui mate et se graisse la patte en facturant un travail dont il dit lui-même qu’il n’en a pas vu la couleur ! Ni vu, ni connu ! C’est ce que laisse entendre la plainte du rochat qui guette sa proie, en faisant le plein !

En conclusion, il appert que les pulsions orales, anales ou scopiques ont toutes, pour but, chez cet impatient Rochard, de se sustenter à la tétine de l’affirmation primaire.

A la fin de l’enregistrement téléphonique, la clé à mots-lettres fait apparaître un terme extatique, concaténation signifiante d’un désir homosexuel avec un désir de maternage : « Je pars chez ma tante ! »
Ce signifiant ne chiffre-t-il pas, là, sa destinée vers une opportune vie d’ange ?

C’est une autre de ces hypothèses qui font du cas Rochard un emboîtement pré-oedipiens de poupées russes, quasi dostoievskiennes !Pour conclure, nous pensons avoir démontré combien la théorie du frégolisme post-oedipien est anecdotique, confrontée à celle de la quête d’affirmation primaire. C’est pourquoi, nous terminerons par une parole de l’Evangile selon Saint Mathieu :

« Le Rochard a son bistrot
Le chat qui guette, un nid.
Mais le fils de l’homme, lui, n’a pas
où reposer sa quête »
[7]

Docteur du Pont-Gar


Saint-Jean-de-Boiseau, le 12 06 2008


[1] Affirmation primaire
[2] Appelé aussi « packing »
[3] Congrès de l’école freudienne de Paris –Strasbourg 1974
[4] Là,quand ? « Les cris » p100 Seuil…
[5] Edgar Pot (Editions des échappements libres)
[6] Freud « L’homme aux rats » PUF
[7] Cette citation, de mémoire, subit, en partie, les outrages du temps

dimanche 1 juin 2008

On nous cache tout, on nous dit rien !

Météo : un mensonge français !





Le nationalisme nous fait aussi sûrement vomir qu'un sandwich à la sardine avalé en pleine odeur de gasoil dans les fonds d'un navire pris dans la tempête. Le régionalisme n'est guère plus notre tasse de thé, et il nous arrive de sourire à la simple évocation des écriteaux fleurissant dans certains bars nantais du temps des grandes heures : "Il est interdit de cracher et de parler en Breton !".

Toutefois, le légitime agacement à toute forme de biniouserie institutionnalisée, aussi ridicule qu'un jacobinisme fondamentaliste, ne saurait égarer notre jugement. La Bretagne est victime d'une véritable fatwa météo qu'il devient urgent de dénoncer.

Ce samedi 31 mai 2008, les "ingénieurs" de toutes les météos de France et même d'ailleurs prévoyaient force pluies et orages sur les côtes de notre belle Bretagne et de la Loire-Inférieure réunifiées (notre cliché). Et comme d'hab', ou presque, les marins ont pu faire des phrases à loisir sous un grand et généreux soleil.

Simple erreur au parfum d'exception confirmant une règle de prévisions crédibles me direz-vous ? Que nenni ! La météo peint de façon quasi systématique en gris notre horizon. Cachez ce ciel bleu qu'on ne saurait montrer !!

Non, les faits sont clairement établis. Mais alors, pourquoi une telle conspiration météo ? Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les forces de l'argent que l'on gagne en dormant derrière ce vaste complot. Le Francilien doit continuer de croire que le temps est aussi pourri dans le Golfe du Morbihan qu'à Paris Plage ou à Tigreville, sinon il n'y aura plus que des Finlandais simples d'esprit et quelques pingouins égarés pour aller bronzer et débarquer sur les plages normandes. Toute une économie en faillite, les planches de Deauville bonnes à allumer de grands feux de cheminée histoire de ne pas trop se les geler entre le 14 juillet et le 15 août.

Bon, j'entends déjà le sanglot long des Normands. "Vous savez combien nous avons eu de jours de soleil au mois de septembre ? Dix-sept !", se réjouissait un client du matelot Hénault de Tigreville. "Soleil de mes fesses", lui rétorquait assez justement Bebel, plus attiré par les arènes madrilènes et les sirènes ibères que par un tourisme destiné aux singes en hiver.

La cause est entendue : les prévisionnistes météo sont corrompus, à la solde de vils spéculateurs. Mais, réflexion faite, ne changez-rien ! Y'aura moins de monde. Et si jamais il se met réellement à tomber de l'eau, méditons cette pensée, certes excessive mais fort sympathique, d'un marin breton bien connu : "la pluie ne mouille que les cons !"

Marcel Botafoin